Assurément l'un des meilleurs films policiers qui soient, pour ne pas dire le meilleur, d'ailleurs. Doublé d'un film noir, French Connection est une oeuvre majeure de Friedkin.
L'histoire : un chargement d'héroïne en provenance de Marseille (pour arriver à New York) obsède un policier impétueux, Doyle (Gene Hackman). Avec son coéquipier (Roy Sheider), ils vont tenter d'intercepter tous les acteurs du deal.
La "connection française" est géniale à plus d'un titre. Friedkin nous plonge dans l'univers malsain, poisseux et crasseux de quartiers de Brooklyn où les drogues vont et viennent et suent des pores de tous les mecs patibulaires du coin. Ambiance nerveuse, anxieuse... les flics ont la pression de leur chef et doivent avancer dans leur enquête. Ambiance night-club, sex and drugs. Mais aussi ambiance bronzage terrasse et soleil à Marseille, les deux villes que sont New York et la cité phocéenne étant en corrélation pour le deal de dope du siècle.
La scène où Doyle poursuit en voiture un truand qui se trouve dans le métro aérien est exceptionnelle et rend compte d'un rythme haletant qui n'est mis en scène que pour servir le scénario et la vision obsessionnelle de Doyle.
Classer ce film dans le thriller ou le polar classique serait trop réducteur. En témoigne cette fin très pessimiste dans les ruines d'un immeuble où l'on voit Doyle, à la poursuite d'un truand, tuer sans faire exprès un flic du FBI. L’étrange malaise suscité par ce fait marquant rend l'intervention de la police complètement vaine. Cette issue désabusée à la manière d'un Sydney Lumet (Le prince de New York) et l’ambiance malsaine qui sourd tout au long du film élève cette œuvre au-dessus du film de policier standard, lui conférant une portée rarement atteinte auparavant. Un grand film à voir et à revoir...