Trois destins se mêlent depuis l'enfance, dans une école on ne peut plus normale, jusqu'à l'âge "adulte" où chacun découvre ce qu'il "est" réellement, c'est à dire sa "place", son "jeu". On notera d'emblée le minimalisme sonore même si les effets audios qui ponctuent le déroulement de l'histoire sont assez originaux. Quant au décor, il reste sobre. Alors on le comprend rapidement, le trésor de ce film réside dans les dialogues. Relativement à la pauvreté de la mise en scène, leur relief est évident, ces dialogues sont tout simplement magistraux de complexité. Ils font apparaître à l'esprit du spectateur un cheminement intellectuelle remarquablement mis en scène, même si, toutefois, ils semblent nécessiter un certain background philosophique et des efforts de compréhension. Toutefois le jeu en vaut la chandelle car ce film propose pêle-mêle, des éclairages aux problèmes philosophiques les plus intéressants c'est à dire ceux des problèmes qui sont liés au langage, à l'éducation, aux règles, à l'être, etc. Ce film donne ainsi consistance à des réflexions habituellement réservées aux amphithéâtres austères, où toute considération esthétique est remplacée par la sobriété de la rigueur scientifique. Pourtant, ici, c'est avec un certain attrait que l'on suit le raisonnement du scénariste, à travers les doutes, les questionnement, les réponses des protagonistes face aux problèmes que nous soumet la vie. On prend goût à cette leçon d'amour et d'amitié qui remet la science et ses conclusions au cœur de la réalité. Finalement, ce film appelle à se demander s'il vaut mieux être prisonnier de son destin, et en cela, à s'interroger sur le vraie rôle que joue la science. Assurément, l'on nous offre le choix. Mais peut-être le choix de tomber de Charybde en Scylla.