Frère
6.9
Frère

Film de Alekseï Balabanov (1997)

Top 100 Russian Guild of Film Critics, film culte en Russie, Alexei Balabanov (dont j'ai pas mal aimé le Cargo 200), ça avait l'air cool. Mais grosse déception.

Déjà, ce qui saute aux yeux quand on commence Brat, c'est la photographie. Elle est dégueulasse. Il y a un espèce de filtre vaguement orange et parfaitement inutile qui plus est, qui donne à l'image un côté factice et artificiel.

En fait, je m'attendais à un univers sordide et détonnant dans la lignée du Cargo 200. Mais Balabanov dont c'est l'un des premiers films signe un thriller tout ce qu'il y a de plus académique (à quelques nuances près, j'y reviens de suite).

Pourtant, l'ambition du film est palpable : Balabanov, et ça se sent, veut filmer ces milieux du crime organisé à Leningrad qui s'organisent en bandes de petites frappes crapuleuses, avec un soin presque documentaire. Dommage qu'il n'accouche quasiment que de personnages parfaitement clichés (un méchant très méchant et ses sbires plus cons les uns que les autres) et que, voulant faire un film terre à terre, ultra réaliste, il prenne des "partis pris" esthétiques franchement bidons, comme celui de filmer quasiment tous les meurtres en hors-champ. C'est bien. Comme ça, toute la violence passe à la trappe.

La mise en scène est propre, certes, mais elle est quasiment dénuée d'éclats (sauf une mini-poursuite sympathique) et surtout de personnalité. On est très loin de la violence à la fois froide et ironique d'un Cargo 200, les cadres sont souvent approximatifs et Balabanov ne prend aucun risque.

Non, ce qui sauve le film, c'est Bodrov Jr dans le rôle principal. D'ailleurs parce que ce mec pue le charisme et est un acteur exceptionnel. Toutes proportions gardées, je dirais que son jeu s'approche de celui de Alain Delon dans le Samouraï, rien que ça. D'autant plus qu'il campe, et c'est le principal intérêt du film, un personnage attachant et sacrément bien écrit (c'est peut-être le seul dans ce cas) dont on comprend vraiment l'évolution au fur et à mesure que le film avance et que ses enjeux se précisent.

Mais dans l'ensemble, le film est plat, infiniment chiant, et très lambda. Dommage.
Nwazayte
5
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le 19 déc. 2013

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