En général, des films avec le Père Noël, ce n'est pas bon signe. Celui-ci n'échappe pas vraiment à la règle, mais présente toutefois quelques légers atouts lui permettant de s'en sortir sans trop de déshonneur. Cette idée de frère du gros bonhomme rouge s'étant émancipé de sa famille et devant vivre dans l'anonymat le plus total est assez bonne, mais surtout, j'ai vraiment apprécié ce choix de faire de Noël une entreprise comme un autre, dans une logique très capitaliste, où chacun a des comptes à rendre au risque de se retrouver la clé sous la porte et d'être remplacé par une compagnie privée, offrant un drôle d'écho à notre époque pour un titre apparaissant à première vue lisse au possible.
Malheureusement, et de façon fort logique, ces bonnes intentions sont régulièrement diluées dans un scénario dont on devine aisément l'évolution, à base de réconciliation, d'amour fraternelle et de magie de Noël, relativement discrètes un temps avant de devenir lénifiantes dans les dernières minutes, où même le méchant, jusque-là interprété par un savoureux Kevin Spacey, s'avère être
un gentil monsieur simplement frustré de ne pas avoir eu le cadeau qu'il souhaitait enfant...
Quelques bonnes scènes
(la réunion de ceux vivant dans l'ombre de leurs frères célébrités : pas mal du tout)
et surtout un casting assez fou pour une production comme celle-ci (Vince Vaughn Paul Giamatti, Rachel Weisz, Kevin Spacey, Miranda Richardson, Kathy Bates, Elizabeth Banks... Pas rien!) confortent ce minimum d'indulgence que l'on peut avoir pour cette production familiale nettement moins inepte qu'on aurait pu le craindre (sans oublier un budget conséquent que l'on remarque à plusieurs reprises), mais retombant un peu trop souvent dans ses travers bien-pensants pour la rendre recommandable. Dommage, les bases étaient là.