Traduction très lointaine de La terra dell'abbastanza, Frères de sang est un titre qui a au moins le mérite d'énoncer clairement la couleur de ce qui va être montré, à savoir un récit d'amitié qui progresse vers le crime. Le début du film est plutôt prometteur avec sa sécheresse d'exécution, ses dialogues âpres et son contexte social très dur qui rappelle un peu Dogman, les quartiers de Rome remplaçant les environs de Naples. La dérive mafieuse des des deux jeunes garçons est ensuite beaucoup plus convenue et les qualités du film deviennent des défauts tant il n'y a aucune évolution dans un type de narration qui perd finalement de son intérêt à mesure que le lien entre ses deux personnages principaux passe au second plan. Ce point fort devenu absent, l'on constate le peu d'originalité de l'intrigue et le caractère conventionnel des personnages secondaires, en particulier celui de la mère de l'un des deux adolescents. Le réalisme à la Dardenne de Frères de sang a pour effet d'étouffer toute émotion dans cette descente aux enfers qui semblait écrite dès le départ. C'est d'autant plus dommage que Matteo Olivetti, le jeune acteur qui tient le rôle principal, possède un véritable charisme peu exploité.