Début des années 90. Les films de ghettos américains ont explosé, délivrant au monde la face cachée des banlieues ultra-violentes de Los Angeles avec des œuvres cultes comme Boys N the Hood, Juice ou encore Menace II Society. Ces films dépeignent une réalité glauque et effrayante qui ne prêtait pas vraiment à rire. Dès lors, une comédie va émerger en 1995 et montrer que l'on peut tout aussi bien en rire et que ces losers de South Central ne sont pas tous des apprentis gangsters mais aussi tout simplement des losers...
Bien décidé à montrer le vrai quotidien des vrais négros du ghetto, Ice Cube écrit, produit et joue dans Friday, ou les mésaventures d'un pauvre type et de son bordélique meilleur ami le temps d'un après-midi mouvementé. Craig (Cube) vient de se faire virer le jour où il bosse pas, glande rien de la journée et se fait martyriser par sa propre famille. Smokey (Chris Tucker dans son premier grand rôle) est du même gabarit : il accumule les combines foireuses, doit du fric à tout le temps et passe son temps à fumer des joints.
Réunis, les deux lascars combinent leur farniente le cul enfoncé dans leur chaise de palier, matent le cul des filles et contemplent le quotidien déjanté de South Central. Mis à part une petite histoire d'amour et un règlement de compte final, Friday ne propose en soi rien de vraiment surprenant. Mais tout l'humour du film réside justement dans cette parodie de banlieusards américains présentés ici comme des glandeurs voleurs, menteurs et fumeurs de marijuana.
Interprétés par des comiques d'envergure où tout le monde en fait des tonnes (Chris Tucker et John Witherspoon en premier), les personnages restent pourtant attachant et on suit avec un gros smile cette journée épique qui lancera le genre des comédies blacks de banlieues. Un film indéniablement culte de toute une génération.