En 2006, Peter Berg est à la création de l'excellente série Friday Night Lights. Deux ans plus tôt, il avait mis en scène le film adapté du roman homonyme de Buzz Bissinger. Il était temps de découvrir la version cinématographique d'une des séries faisant partie de mon top 10.


Nous sommes à Odessa dans le Texas. La ville vit au rythme de son équipe de football américain high school, les Permian High Panthers. La saison va débuter et tout les yeux sont rivés sur le running back star Boobie Miles (Derek Luke). Lors du premier match, il va se blesser et briser l'espoir d'un titre pour toute une ville. Le coach Gary Gaines (Billy Bob Thornton) va devoir affronter les critiques et motiver une bande d'adolescents en perte de confiance, pour espérer ramener le trophée dans sa ville.


Le film est loin d'être à la hauteur de la série. L'absence de dramaturgie et de personnages forts ne permettent pas de s'immerger dans cette équipe. La réalisation de Peter Berg gâche le plaisir. Il multiplie les plans en cadrant dans toutes les positions possibles, pour tenter de donner de la vitesse à un film qui s'étale sur une saison. Ses zooms sur les visages finissent par lasser, avant de nous achever avec son habituel prosélytisme et patriotisme. On avait déjà pu constater sa propension à célébrer dieu, l’Amérique et coca-cola dans ses précédents films Deepwater et Du sang et des larmes. Mon amour pour ce sport, va me permettre de passer outre ses nombreux défauts, même si cela reste un produit de moyenne facture.


Le football et seulement le football. Boobie Miles (Derek Luke) est arrogant et prétentieux, c'est un athlète passant son temps à sculpter son corps, au lieu d'étudier. Il est à l'image de cette ville d'Odessa ou ce sport cristallise toutes les attentions et tensions. Les anciens exhibent constamment leurs bagues de champion et mettent la pression sur le coach et ses joueurs. Le poids de la tradition est difficile à porter pour des adolescents, surtout si un de ces hommes et votre géniteur. C'est le rapport conflictuel entrent Don Billingsley (Garrett Hedlund) et son père Charles (Tim McGraw) qui retient le plus l'attention de par sa violence. L'héritage paternel est pesant, surtout qu'il est porté sur la bouteille, ce qui n'arrange pas la communication. Mike Winchell (Lucas Black) est aussi dans une situation difficile avec sa mère malade, mais cela ne sera pas développer. On nous distille quelques informations sur les personnages, avant de les abandonner en cours de route pour se focaliser sur la pelouse.


La passion pour l'équipe est excessive, tout comme la réaction des supporters à la moindre erreur. Il faut encaisser le point de vue de chacun sur les joueurs, les schémas tactiques et le coach dont le salaire est supérieur au directeur de la high-school. La culture de la performance sportive passe au-dessus des études. Nike sponsorise l'équipement et cela permet de rénover les infrastructures. Une équipe compétitive ramène des billets verts, alors qu'un étudiant brillant.... Les joueurs exhibent leurs bagues, les élèves ne se baladent pas avec leurs diplômes, mais comme le monde est plus en admiration devant ce qui brille... On aura droit à ce magnifique commentaire d'un auditeur sur la radio de la ville : ils devraient être plus sur le terrain, qu'en classe. Cela en dit long sur la mentalité des habitants et des gens en général.


L'Amérique selon Peter Berg est sale au premier abord, avant que tout rendre dans l'ordre et que chacun tombe dans les bras des uns et des autres. C'est un film mineur sur un sport majeur aux états-unis.

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le 21 févr. 2017

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Laurent Doe

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