Un parasite immonde en forme de phallus s'introduit par les orifices des habitants d'un immeuble, les transformant en espèces de zombies à la sexualité frénétique. La contagion gagne rapidement tout l'immeuble. Avec une pareille idée, il n'était pas évident d'éviter le nanard mais Cronenberg traite son sujet de manière glauque, sans humour et sans concession, n'épargnant aucun sujet tabou comme le viol, la pédophilie, l'homosexualité féminine ou masculine, le sexe en groupe. Les scènes gores et dérangeantes se succèdent. Le manque de moyens se fait sentir et les effets spéciaux sont souvent précaires, le montage souffre de quelques imperfections et quelques acteurs semblent peu inspirés. Mais ces défauts ajoutent une touche sympathique très seventies à cette série B plaisante et audacieuse. En guise d'hommage, Cronenberg invite Barbara Steele, ex-diva du gothique italien et quelque peu oubliée dans ces années 70. Quelques années avant le Sida, Cronenberg nous fait peur avec un film basé sur la contagion sexuelle.