13em film de l'année 2021 et premier film très très moyen.
On suit l'histoire d'un véhicule pénitentiaire qui au cours d'un transfert de prisonniers est attaqué sur une route sombre et peu fréquenté par temps de brouillard hivernal. Le but des policiers survivants est d'empêcher les criminels d'arriver à leurs fins.
Le film de Lluis Suiles était au départ une honnête série B qui s'est transformé par sa conclusion en nanar boiteux.
En effet, si l'histoire était très très simple, quitte à tenir sur une feuille sans verso, l'exécution était à peu près convenable avec un rythme idoine pour travailler la mise en tension de la situation (les volontés des personnages étant en parfaite opposition et l'urgence étant assez bien retranscrit) et le métrage n'était pas avare d'actions avec des doses d'ultra-violence, quitte parfois à frôler la suspension d'incrédulité du spectateur.
Les personnages ne sont que des personnages fonctions avec des jeux d'acteurs limités tant par leurs rôles que leurs interprétations parfois à la limite de la caricature.
La direction artistique par le biais de sa photographie et dans une moindre mesure ses scènes d'action sont les bons points de ce film espagnol.
La partie sonore (B.O, mixage et bruitage sonore) est entre correcte et oubliable.
Le plus gros problème de ce film reste son scénario qui partait de quelque chose allant du banal au bancal -avec bien évidemment d'énormes facilités scénaristiques- et qui se transforme dans une veine tentative grossière de pathos ridicule qui semble être rushé pour conclure le film -car ils se sont rendus compte qu'ils faillaient conclure le métrage en évitant le scénario Mcguffin, si j'étais mauvaise langue-.
Franchement la révélation/justification est grotesque tellement c'est bien trop gros et cela a cassé l'entièreté du récit à mes yeux qui n'était déjà pas folichon.
Morceaux choisis:
(Spoiler: Ce que dit l'un des protagonistes: " Ils ont violé ma fille… l'un puis l'autre puis les deux en même temps… alors qu'elle avait 13 ans… sachant que c'était une bonne fille innocente qui allait retrouver des amies pour faire une chorégraphie durant sa première fête et qui a été forcée de boire par les deux… puis il l'ont reviolés avec des objets… ils l'ont torturé avec des pinces et tout plein de choses, TOUT PLEIN DE CHOSES-répété plus fort-... puis ils l'ont attaché vivante à l'avant d'une voiture et ils ont fait des kilomètres… puis ils l'ont tué et balancé quelque part… je sais pas où mais l'autre me l'a dit… avant j'étais un gars bien qui croyait en la justice et qui était pris en exemple par tous mais c'était avant…" C EST UN PEU BEAUCOUP LA, NN?!!!!!!!)
Si la justification de l'ultra-violence est navrante, les trous et facilités scénaristiques achèvent le tout:
Spoiler: Crime et condamnation sans cadavre, aveux sans enquête, froid pas si mortel, invisibilité des héros, absence totale de téléphone, aucune réaction du système pénitencier quant aux black out communicatif du convoi qui semble en sous effectif, apparition miraculeuse de la police pile à l'endroit et au bon moment, antagoniste sachant parfaitement les plans du convoi, etc.…
Le fait que le cinéma produise des œuvres fictionnels ne justifie en rien des manquement au scénario, celui-ci doit toujours être vraisemblable à défaut d'être réel.
Je dirais que pour cette première réalisation de ce réalisateur espagnol, c'est l'exemple type de ce qu'il ne faut pas faire en matière de scénario.
Je mets pas moins que 5 car il y quand même eu du travail par certains aspects mais je n'en pense pas moins. Premier véritable film 2021 qui était vraiment limite limite pour être poli et qui m'a fait perdre presque 2h de ma vie.
A éviter sauf si voulez vous prendre un bonne tranche de rire jaune à la fin où alors si vous n'avez vraiment rien d'autres à faire et surtout à voir.