From Paris With Love, c'est la rencontre entre Pierre Morel, entre autre réalisateur du très nanardesque Banlieue 13, et Luc Besson, dont la créativité semble s'essouffler depuis quelques temps (cf. Taxi 4), avec un casting pas dégueu', avec surtout ce monstre du cinéma : John Travolta. Les craintes étaient donc assez mitigées, avec d'un côté la peur d'un scénario foutrement bidon (enfin, non, en fait ce n'était un secret pour personne) et de l'autre le piquet dans le caleçon de voir Travolta dans un film "musclé".



Je me permets de passer très rapidement sur le scénario foutrement pourri (il faut le dire, ne nous leurrons pas). En gros, un assistant de l'ambassadeur des Etats-Unis à Paris fait des petits boulots pour les services secrets américains, il rêve de devenir un vrai agent secret ("Moi plus tard je serai comme James Bond !") et c'est trop cool parce que justement, il doit faire équipe avec le meilleur agent secret ricain (un troufion qui du jour au lendemain bosse avec le meilleur agent secret d'Amérique, si si, c'est possible. Je passerai sous silence toutes les blagues vaseuses qui me viennent à l'esprit). S'ensuit un scénario endiablé de trafic de drogue et de kamikazes pakistanais dans des banlieues trop dark avec des chinois samouraïs tirant partout au Uzi et des gamins de dix ans avec des magnums (riez, mais c'est vrai. Et là, tout de suite, c'est moins drôle). Il y a également des gros passages à vide, on l'on s'ennuie passablement, en témoigne la scène des escaliers où l'on voit des chinois tomber ou dévaler les escaliers pendant cinq minutes. Evidemment, on a également droit au classique américain, Charlie Wax (John Travolta), encore plus fort que James Bond (évidemment, James Bond n'est qu'anglais, voyons), et sans les gadgets en plus, qui sauve le monde juste grâce à son flingue et ses capotes nervurées (comprendront ceux qui ont vu le film). Bref, on nous ressert encore cette sauce périmée de l'impérialisme américain, avec des chinois dealers et des pakistanais terroristes kamikazes, et des tentatives de suspens et de rebondissement qu'on flaire à trois kilomètres. Scénario de série Z vous dites ? Non, du tout, c'est un film d'action messieurs dames.

Maintenant que le point scénario a été abordé (ouf !) on va pouvoir aborder les dialogues (et merde !). Encore une fois ça va être vite fait : c'est nul, c'est vide, digne des dialogues de The Expendables. On admirera les tentatives d'humour raté telles que "Qu'est-ce que tu fais dans la vie à part rendre fou de toi tous les hommes ?" ou "Oeuf, c'est quoi en chinois ?".

Niveau bande-son, encore une fois, c'est un four total. On nous colle des basses à fond les trois quarts du film, ou alors des guitares électriques trop dark de la mort qui pue pour rendre encore plus oufs les scènes d'actions déjà trop oufs. On repassera.

Enfin, on reste pantois devant un jeu d'acteur finalement terriblement décevant. Jonathan Rhys Meyers est à pleurer.. de chagrin, tant sa prestation est mauvaise. De même pour John Travolta, qui nous habitue pourtant à un jeu d'acteur fantastique (pas besoin de citer de film, je pense que vous avez déjà tous vu un film avec Travolta... Si non, exilez-vous en Mongolie), et qui là, on ne sait pourquoi, peut-être la vieillesse, la qualité nanardesque du film dans lequel il joue qui ne l'a pas motivé, ou tout simplement la flemme, mais son jeu d'acteur est tout simplement minable. Grosse déception de ce point de vue-là.



En conclusion, From Paris With Love est un film dont tout le monde peut se passer, et même pour une soirée entre amis, ça a du mal à passer. J'octroie deux points de plus que la note minimale pour la référence au Royal Cheese de Pulp Fiction et pour la chanteuse chinoise que l'on entend toujours chanter dans le restaurant alors qu'elle est partie en courant pendant la fusillade.
SergeGainsbourg
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le 22 mai 2011

Modifiée

le 30 sept. 2012

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SergeGainsbourg

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