Quatre voyous parisiens issus de la racaille moyenne quittent Paname après braquage et violence sur la force publique. Ils se réfugient dans un motel glauque perdu dans un de ces coins de cambrousse bien moyenâgeuse de nos campagnes profondes, et tenu par une famille de dégénérés consanguins, sadiques et criminels. C’est à partir de là que commence le film et qu’on éprouvera pour eux une sincère compassion…
Le scenario rappelle Massacre à la tronçonneuse. La férocité, l’horreur et l’effroi, pour les adeptes du genre, sont à la limite du supportable. Spectacle énorme, atrocités des plus abominables, même quand ça ne bouge pas c’est intense et oppressant. C’est rare, mais quand le cinéma français se met à l’horreur (cf Haute tension, A l’intérieur, Martyrs, Irreversible), ça arrache, ça explose, ça tient en haleine, ça raidit les tripes et les yeux, ça tord les pensées et les sensations, ça dépasse les attentes.
Seul bémol, ce pur du genre est pollué par un militantisme politique désuet, étranger au sujet et lui cassant stupidement son enjeu. Les affreux sont ringardisés par une connotation nazie vieillotte et infantile, et les premières et dernières scènes présentent on ne sait pourquoi un pays vivant sous un régime qui s’y apparente. Sans l’ânerie grasse de cette propagande gratuite on aurait pu avoir un chef-d’oeuvre du genre.