Difficile de noter objectivement un documentaire sans dissocier le fond de la forme. Pour Fucking Kassovitz, je pense que je mettrai 8 pour le fond et 6 pour la forme.
En effet, ce que ce documentaire montre est terriblement révélateur et extrêmement intéressant lorsque, comme moi, on ne connait que très peu les coulisses d'un tournage de film. Entre les caprices de stars, les retards dans le montage des décors ou encore les problèmes de météo, cette entreprise donne le vertige. Encore plus lorsqu'il s'agit de tourner un film de l'envergure de celui que voulait créer Kassovitz.
J'ai souvent pensé qu'il n'était pas nécessaire de comprendre un artiste pour comprendre son œuvre et j'ai toujours voulu en savoir le moins possible, dans n'importe quel art. Je n'ai jamais été fan des making off. Ce film m'a fait mentir car il permet de remettre énormément d'éléments dans leurs contextes et surtout de prouver que le film sorti sur les écrans n'est pas celui de Mathieu Kassovitz, malgré son nom au générique. Film que j'avoue n'avoir pas vu.
Je n'ai jamais été une admiratrice de ce réalisateur mais ce documentaire m'a donné de ressentir beaucoup de respect pour lui, et le travail qu'il a voulu mener. Il prouve une volonté de créer, et de créer bien, assez hallucinante. De le voir assister, quasiment impuissant, à la ruine de son propre film (dont il avait l'idée depuis des années) est vraiment touchant, parfois révoltant.
Après, dans la forme, le documentaire prend un parti considérable, celui du pauvre réalisateur français aux prises avec les méchants producteurs d'Hollywood. Alors certes, le résultat est là : un film moyen, raté, d'après ce que j'ai cru comprendre, mais il est rare d'entendre la version des réalisateurs assistants parachutés là, de certains financeurs ou même de Vin Diesel qui semble avoir péter un câble sans raison. Peut-être que ces personnes n'ont pas voulu s'exprimer ou que le documentariste n'a pas jugé bon de leur demander. Rien n'est dit.
Ce qu'on voit est donc édifiant, mais manque un brin d'objectivité.