De ce que j'ai vu, Ringo Lam est le seul réalisateur hongkongais à faire des films corrects, ce n'est ni mauvais, ni moyen, ni parfait, mais correct. Il a une sorte de sobriété qui est honorable. Lam ne fait pas des films avec des propos transcendants ou pour accentuer l'aspect tragique à la John Woo ou encore essayer d'innover à la Tsui Hark, non, ce n'est pas son but et c'est tout à fait respectable. Je n'ai pas visionné toute sa filmographie mais pour avoir regardé son plus connu / (meilleur ?) City on Fire, tout porte à le croire.
Alors pour tout dire, ce Full Alert m'est très particulier sans que je puisse réellement expliquer pourquoi. J'ai l'impression d'avoir déjà visionné ce métrage sans que je m'en souvienne de quoi que ce soit, un peu comme si un enfant regarde un film d'horreur à 4 ans puis l'oublie le lendemain mais en gardant des traces à la fois indélébiles mais surtout indicibles et c'est d'autant plus flagrant pour les 20 dernières minutes qui sont sincèrement très spéciales ...
Dans ce film Ringo Lam a une manière de filmer qui se différencie des thriller qu'on a l'habitude de voir, on reste souvent caméra à l'épaule jusqu'à tourner parfois en subjectif. Lam s'est certainement inspiré de Michael Mann.
Ce sentiment étrange que j'ai à l'égard de l'œuvre est exacerbé par la musique qui a une place presque prépondérante dans le film puisqu'elle vient davantage appuyer l'ambiance pessimiste du métrage, je ne parle même pas de la fin où on reste littéralement bouche bée, on a presque l'impression de voir Se7en, c'est dire.
Comme j'ai dit précédemment, ce film est assez classique sur sa forme narrative puisqu'on suit un flic qui va essayer de capturer une crapule qui s'apprête à commettre quelque chose dont tout le monde s'en souviendra. Mais c'est la relation entre l'inspecteur Pao et Kwan qui à mon sens est réellement intéressante surtout lors du climax final qui est d'une noirceur sans nom.
Je tiens à souligner que l'introduction et l'arrivé des crédits sont tous les deux magistraux, c'est, sincèrement, la meilleur manière de commencer et de terminer un thriller, je pèse mes mots.