Full Metal Jacket par Citlal

Dans son traitement émotionnel de la guerre du Vietnam, Kubrick n'égale pas Oliver Stone et son poignant Platoon, par contre il faut lui reconnaître le talent et l'originalité.

Full Metal Jacket est un film coup de poing, avec des scènes fortes et bouleversantes, sur le fil du rasoir, mais auquel il manque parfois un peu de rythme.

Je viens de revoir le film, que je n'avais pas vu depuis 20 ans, et il évident que les codes cinématographiques ont changé. Depuis, on a vu Il faut sauver le soldat Ryan, 1917, Frères d'armes, et tellement d'autres films dans lesquels on s'attache à la psychologie des personnages, à leurs émotions et à leur point de vue. Après ce dernier visionnage, je me suis donc posé la question "Ai-je vraiment aimé ce film?". La réponse est non. Ce n'est pas un film qu'on aime, car c'est un film qui nous montre des personnages sans envergure et dont on ignore la psychologie et les motivations, mais c'est là toute sa force.

Il nous montre des anonymes déshumanisés, des hommes représentés plutôt grossièrement qui vont apprendre à ne faire qu'un avec leur arme. Des citoyens lambda (lors d'une première partie de film ultra-culte) qui ont appris à devenir indifférents à l'horreur de la guerre, à devenir des machines à tuer sans états d'âme.

Kubrick nous montre les Marines tels qu'ils sont: un corps militaire sans individualité, qui gomme l'humanité de ses soldats unis par un objectif commun: tuer. Et c'est en cela que Full Metal Jacket est fort et différent des autres films du genre.