Funny Games U.S. par NeeKoh
Naomi Watts championne du Monde des remake de film par leur propre réal d'origine. Après les Ring de Nakata la voilà dans Funny Games de Haneke, remake américain 10 ans plus tard de son propre film autrichien.
Petite intro juste pour l'anecdote puisque de toute manière je n'ai pas vu le film original.
On se retrouve devant un drame façon "Elephant" se déroulant dans une riche banlieue américaine. Des propriétés près d'un lac, des demeures de vacances propices à la tranquillité. Tranquillité aussi bien pour les propriétaires que pour deux jeunes s'étant mis en tête de livrer au voisinage toute l'étendue de leur violence gratuite. Une violence enfouie jusqu'à présent dans leur petite vie bourgeoise sans vague (c'est du moins ce qui est expliqué à demi-mots, le fin mot de l'histoire n'étant pas vraiment dévoilé.
Dans leur plan réfléchi, plusieurs familles passent à la casserole. Le film porte sa vision sur celle de Naomi Watts, Tim Roth et leur fils qui vont passer les vacances les moins glamour de leur vie, les pauvres.
Les deux parents en question livrent un jeu d'acteur vraiment au poil. Le stress, l'incompréhension puis la panique emplissent au fur et à mesure leur visage. Le petit Georgie, qui lui aussi en prend plein la gueule, développe une frayeur terriblement sincère.
Les 2 criminels en herbe eux, s'en sortent beaucoup moins bien, et c'est malheureusement ce point négatif qui a créé chez moi une cassure. L'empathie s'en vient bien plus difficilement lorsqu'on se retrouve face à des zigotos complètement éteints, tournant la tête et baissant la garde des centaines de fois sans que quiconque esquisse le moindre geste de rébellion.
Comment "pardonner" la couardise d'un père qui, sous prétexte d'un genou en vrac, ne tente rien face à des blondinets d'apparence BCBG armés simplement de clubs de golf. Quand l'issue semble si mal barrée, on tente au moins.
Il est toujours aisé de dire, moi j'aurais fait ça, ou ça, dans des circonstances qui ne nous sont jamais arrivées. Mais la placidité du père est ici poussée à son paroxysme.
Le film a tiré mes derniers bâillements lors des plans fixes de la dernière demie-heure durant lesquels il ne se passe rien, d'une longueur infinie. Ils mettent d'ailleurs tout autant mal à l'aise que certains moments hyper malsains. Puis s'en vient un dernier revirement de situation qui m'a tiré de ma léthargie jusqu'au générique de fin.
Une ébauche de violence gratuite filmée cash. L'on sort vidé de ce film. Certains spectateurs nerveusement, personnellement c'est l'ennui qui l'a emporté.