Dans les années 60, la France cherchait à surfer sur le succès de la saga James Bond au cinéma, avec son propre agent secret : Hubert Bonisseur de La Bath, alias OSS 117 ! Egalement réalisateur à l'époque des "Fantomas" (dont quelques éléments évoquent aussi les aventures du célèbre agent britannique...), André Hunebelle dirigea plusieurs films OSS 117. "Furia à Bahia pour OSS 117" en est le troisième volet. Après une succession d'assassinats en Amérique du Sud, l'agent secret est envoyé à Rio afin d'enquêter...
L'idée de calquer les James Bond se voit comme le nez au milieu du visage : un acteur principal grand brun et séduisant (doublé vocalement par Jean-Pierre Duclos, doubleur officiel de Sean Connery sur les VF de l'époque !) qui côtoie de superbes femmes et des hôtels de luxe, une horde de sbires, des décors paradisiaques, quelques gadgets, etc. Sauf qu'à force de vouloir coller à son modèle, les différences de qualité n'en sont que plus flagrantes.
"Furia à Bahia pour OSS 117" dispose d'une intrigue plate, à base de tentatives d'assassinats du protagoniste enchaînées les unes après les autres, sans qu'il n'y ait vraiment ni enquête ni grand méchant (ceux-ci apparaissent quelques minutes seulement). Les chorégraphies des combats ont mal vieilli (de nombreuses pauses entre les coups), les dialogues tombent à plat, sans compter le sexisme d'un autre âge. Quant à Frédéric Stafford, il donne le change mais est un peu rigide. Ce qui n'est guère étonnant puisqu'il s'agissait de son premier rôle, et qu'il était auparavant représentant pharmaceutique !
On repère toutefois de jolis décors naturels, dont les célèbres chutes d'Iguazu. Tant d'éléments qui seront à peine exagérés pour être détournés par Michel Hazanavicius dans les OSS 117 parodiques des années 2000.