Réalisé 2 ans après Carrie, c'est une autre histoire de pouvoirs télépathiques et paranormaux, mais le film a longtemps souffert d'une réputation moyenne car les fans de De Palma ne le considéraient pas comme un de ses meilleurs films. Il semble qu'avec le recul, il soit un peu réhabilité, quoique de mon côté, je ne le classe pas dans mes préférés, malgré ses qualités. Il est clair que De Palma prouve ici qu'il est un bon technicien de l'image et qu'il sait construire une scène, son film souffre sans doute d'être surtout une succession de moments forts en mettant son spectateur mal à l'aise, De Palma prend plaisir à le tenailler et le déranger, même si l'intrigue est peu aboutie, en manquant de rigueur et de construction, au profit d'une mise en scène torturée qui joue sur l'ambiance éprouvante des sciences occultes, et qui semble être le prétexte à un certain nombre de scènes choc et souvent sanglantes, et un peu d'esbroufe. Le scénario fait un peu fourre-tout avec une dose d'espionnage, un soupçon d'action et pas mal de parapsychologie, mais le final est assez spectaculaire.
L'intérêt réside surtout dans des Fx redoutablement efficaces, de même que l'affrontement entre un John Cassavetes ténébreux et perfide et un Kirk Douglas étrangement émouvant vaut le détour. Son rôle de père qui tente d'arracher son fils des griffes d'un inquiétant personnage, est plutôt attachant ; pourtant, De Palma avait pris un risque en l'engageant car Douglas n'était plus le grand Kirk, il était un peu oublié et ses derniers films avaient été médiocres ou mal distribués, du coup c'est sans doute une des meilleures prestations de sa fin de carrière qui sera relancée par ce film, puisqu'il tournera ensuite Nimitz retour vers l'enfer (où il retrouvera Charles Durning présent ici), Saturn 3, Un flic aux trousses, et Coup double... Au final, même si Furie n'est pas un très grand film, il reste agréable à voir.