Soyez témoins de cette incroyable sortie de route !
Cette route, à la ligne pourtant si pure, redoutablement efficace, tracée par chaque bolide de la saga qui les mena droit vers le statut du culte non galvaudé.
Mais que s’est-il passé ? Une crevaison du pilote ? Une surchauffe du moteur de production ?
Comment peut-on passer d’un Fury Road, véritable morceau de bravoure du septième art, à cette simple cinématique de jeux vidéo sous licence, torché à la va-encore-plus-vite ?
Où sont donc passés ces cascadeurs, voltigeurs fous qui défiaient toutes les règles naturelles de sécurité, pour ici ne même plus tenter le diable en effectuant une simple chute à moto dans le sable ?
Pourquoi l’assourdissant opéra de métal hurlant, a-t-il, sans un bruit, laissé sa place à une musique d’ascenseur qui dégringole au niveau des sanitaires payants pour tous publics de chez gros Mickey ?
Où sont passés les brûlures infligées par chaque grain de folie de cet infini désert, ainsi que l’odeur étourdissante de la « Gazpille » cramant par jerricane entier, annulées ici par la froideur triste des pixels sans âme à la saveur de cartoon pâteux ?
Que reste-t-il de la monstruosité humaine de ces démons dégénérés, sortes de «freaks» à la mode «steam punk», tout de cuir et de crasse vêtus qui peuplaient le cauchemar post-apocalyptique ? A-t-elle rendu son dernier suffoquement, remplacée ici par un postiche nasale qui perd le cap, que dis-je, la péninsule de la terreur pour y trouver celle du ridicule ?
Mais pourquoi king George a-t-il lâché les rênes de son rutilant char d’assaut au profit d’une AI haïssable, laissant ainsi le prince Villeneuve seul maître du château de sable grâce à ses magistrales dunes dominant l’immensité cinématographique ?
Je n’aurai jamais aucune réponse à toutes ces questions, et cela me rend un max furieux…