Je fais partie des rares qui étaient autant époustouflés par les scènes d'action de Fury Road qu'atterrés par son "écriture" (notez les guillemets) et ses dialogues. Sans surprise, Furiosa est du même calibre, en pire, car au moins Fury Road enchaînait les morceaux de bravoure, là où ici : TURBO RONPICHE.
Tel un Ridley Scott ivre de sa propre légende, Miller continue - depuis Mad Max 3, le vrai patient zéro de la saga - à épaissir un lore totalement turbo OSEF qui n'en avait absolument pas besoin, et qui n'avait jamais autant de force que quand il restait discret pour laisser s'exprimer des enjeux clairs et directs. Je n'en ai strictement rien à foutre de l'origin story d'un personnage qui n'avait déjà aucun intérêt dans le précédent film, sorti du charisme de Charlize Theron et du talent des costume designer, surtout quand ladite origin story est, ô surprise, un énorme poncif - et un énième décalque de Conan, cela dit en passant.
Rien à se mettre sous la dent ici à part Hemsworth et son faux nez qui cabotine presque aussi bien que lui, les habituels et épouvantables dialogues sentencieux, et l'inévitable scène de la poursuite du tanker que Miller a du refaire au bas mot 3 fois dans sa carrière. Le reste : des CGI à tous les étages pour un résultat plus que souvent assez laid, et visiblement une grosse promo au rayon travellings avant tant le film en regorge à chaque putain de nanoseconde.
Oui, Miller est un très grand metteur en scène, et personne au monde ne filme mieux que lui les scènes d'actions motorisées. Mais pitié - si les jurisprudences Fury Road et 3000 ans à n'attendre n'avaient pas suffit - retirez-lui sa machine à écrire (ou son PC portable, bref, vous m'avez compris). Et George, vu vas me rendre tout de suite ces pffffouiiiins à Hans Zimmer, s'il te plaît. Petit galopin.
PS : Dementus "Le Rouge" qui fait un discours communiste, je crois que je n'avais pas regardé le fond de mon crâne aussi fixement depuis des lustres.