Presque dix ans après son Fury Road, George Miller revient avec Furiosa. Ce retour à la saga Mad Max de 2015 était une véritable claque blindée d'action. Difficile dès lors pour Furiosa d'atteindre le même niveau. La mémorable tempête de sable de Fury Road plongeait véritablement le spectateur en apnée. Lors de la projection, ma voisine de siège à la fin de la scène s'était écriée : "Ouf ! C'est fini !" Il faut bien reconnaître que Miller n'avait pas fait les choses à moitié côté action.
Ce préquel voit son casting principal changé. Difficile de faire autrement puisque il aurait fallu rajeunir Charlize Theron. On garde un mauvais souvenir du film de Scorsese The Irishman dans lequel on voyait De Niro avec des années en moins. Il faut bien avouer que le résultat peinait à convaincre. On remercie Miller de ne pas avoir suivie la même voie que son confrère. Charlize Theron était charismatique dans ce rôle de Furiosa, avoir de tels éléments dans un film est à double tranchant. Soit on l'égale, soit on fait moins bien. Quand à faire mieux, c'est une tâche difficilement atteignable. On ne peut pas reprocher à Miller d'avoir trop bien effectué son retour avec le premier film. Mais cette seconde aventure se trouve en dessous du premier volet du périple de Furiosa.
Tout est là, les folles poursuites, le bruit et la fureur et Miller mène tout ça avec efficacité. Le film remplit le contrat, on retrouve l'intégralité de l'essence Mad Max. Si la course à l'énergie est ce qui prime, Miller n'oublie pas de mettre un fond à son film. Dans un tel film, il est toujours regrettable de voir les scènes sur fonds verts. Ces scènes sont clairement visibles contrairement au Dune de Villeneuve où le tout était parfaitement intégré. Sur les cascades et les scènes live, Miller s'applique, il est difficile de comprendre comment des réalisateurs peuvent laisser passer ce genre d'effets spéciaux ultra visibles à l'écran. Est-ce un problème de budget ? Un manque d'implication sur ces effets ou un "c'est bon on va pas passer dix ans là-dessus" ? Il est évident que certaines scènes ne pourraient pas exister sans, dommage qu'elles ne soient pas moins flagrantes à l'écran. Si Furiosa n'a pas l'impact du premier, Miller reste bien au-dessus de bon nombres de réalisateurs plus jeunes que lui.