Tank il y aura des hommes
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Combien de fois avez vous entendus parler de la Seconde guerre Mondiale ? Des centaines voir des milliers de fois, que ce soit en cours ou lors d’une visite de sites historiques. Mais avez vous vu cette guerre de façon ultra-réaliste, cru et violente ? Non, je ne pense pas. Seuls les récits de guerres édulcorés et distillés arrivent à vos oreilles. Et bien « Fury » de David Ayer vous ramène à la réalité macabre et violente le temps d’un film plein d’humanité, de foi et d’un quotidien violent mais incroyablement vrai.
Alors qu’en avril 1944, les alliés mènent leur dernier assaut sur l’Europe. Le sergent Wardaddy et ses quatre hommes s’engagent dans une mission suicide bien au-delà des lignes ennemies à bord de leur tank Sherman. Dépassés en nombre et en armes, Wardaddy et ses hommes vont devoir tout tenter pour frapper l’Allemagne nazie en plein coeur.
Les prémisses de ce film sont nés dans l’esprit de David Ayer par une simple prise de conscience, le passé collectif fuit et la mémoire des derniers combattants disparait. Alors comme une évidence, ce film vu le jour. Avec un casting cinq étoiles, ce film était évidemment attendu par la critique. Mais Ayer avait préparé le coup, une formation militaire pour les acteurs et une discipline de fer pour les transformer en combattants martelés par le temps et les combats. Et ce n’est que le travail effectué avant le tournage (même si les acteurs que ce soit Brad Pitt ou Shia Lebœuf continuaient à se lever à 6heures chaque matin pour creuser naturellement leurs traits de visages).
La vision historique, que l’on peut avoir sur le film, est à la limite de la perfection, sans l’être pour autant, certains défauts viennent s’immiscer discrètement dans ce long métrage.
Mais si le point de vue doit être uniquement cinématographique alors David Ayer réussit dans les grandes lignes, à la vue de la première scène, c’est d’abord une gestion incroyable de la lumière. Ce champ de bataille semble lunaire et fantasmagorique comme si rien n’était réel. Cette qualité de lumière est présente durant l’intégralité du film. De plus, ces acteurs martelés à vif, éprouvés par le temps sont très bien intégré dans leurs rôle respectifs. Brad Pitt, à qui la guerre va incroyablement bien depuis l’excellent Inglorious Basterds de Tarantino, incarne un sergent responsable et passé par bien des conflits durant cette guerre ; Shia Lebœuf en soldat croyant en le salut face à la barbarie de l’ennemi ou encore Michael Penã, l'acteur dont on connait la tête mais pas le nom. Enfin il y a aussi d'autres acteurs, bons mais on ne sera pas exhaustif.
Si ce film est réussi, ce n’est pas seulement pour les acteurs présents, ni juste pour la lumière, on peut largement compté la mise en scène très bien mené par l’ensemble des équipes de cadrage. Le film reste carré malgré le fait que le principal lieu d’action est l’intérieur d’un tank. Comment rendre intéressant l’action dans environ 2 mètres carré ? Fury en est la simple réponse.
Enfin on notera le présence de nombreux plan vu du point du vue des différents acteurs. Ces plans ont un simple effet, celui d’immerger totalement le spectateur. Pour éviter l’enfermement dans le tank, certains points de vue permettent de fuir vers l’extérieur, ces plans peuvent nous empêcher l’anxiété crée par le manque d’espace. On assiste alors à un switch entre deux types de plan, l’équilibre est bien respecté et rend le tout cohérent mais aussi varié.
Pour finir, Fury a réussi ce que parfois (et trop souvent) d’autres films de guerre ratent totalement, c’est le détail historique. Les costumes sont une vraie réussite, tout comme des décors et autres lieux de tournages. Ce qui nous amène à la réalité du récit par David Ayer, aucun des personnages n’est à l’abri. Chacun va être touché dans l’histoire plus ou moins fortement. Cette histoire peut être comparé à la dureté du blindage du tank car elle vous laissera, après 2h30 de combat, usé, tanné tel le blindage. Lui, comme nous, n’est pas éternel.
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Créée
le 15 févr. 2016
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