Hara qui rit
Furyo c’est d’abord un thème musical magnifique qui vous titille les lacrymales pendant tout le long du film. De plus, au-delà d’un film de guerre et d’une histoire de confrontation entre deux...
le 2 sept. 2013
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Furyo, coproduction japonaise,européenne et néo-zélandaise (Lee Tamahori,premier assistant réalisateur), est un film époustouflant. Il décrit le bras de fer psychologique entre des prisonniers de guerre britanniques face aux militaires japonais qui les retiennent. Bien avant le biopic Invincible d'Angelina Jolie, le réalisateur japonais Oshima est revenu sur les conditions de détention des prisonniers de guerre étrangers. Une entreprise courageuse pour ce cinéaste de se mettre face à face avec les méthodes extrêmes de l'armée de son pays et où même ses soldats se sacrifiaient par déshonneur ou affront. Il y a donc forcément des scènes cruelles qui traduisent un certain malaise mais aussi une différence culturelle entre Occidentaux et Asiatiques.
David Bowie incarne le Major Celliers, un genre de veau égaré qui ira au bout de ses convictions en tenant tête aux officiers japonais. Le chanteur, déjà au sommet de sa carrière musicale, a trouvé un rôle à sa démesure où il a pu faire parler des émotions fortes et par la simple force de son regard perçant. Il en résulte une performance inouïe où la présence naturelle de Bowie emporte le morceau et l'audience.
L'autre atout du film est incontestablement sa bande originale habitée avec des morceaux aériens ou graves mais leur savant agencement avec la mise en scène d'Oshima est incontestable et l'atmosphère générale de Furyo s'en trouve bonifiée. Au niveau de la mise en scène, certaines parties du film sont presque oniriques comme celle où le personnage de Bowie va à la rencontre de lui-même enfant.Une façon de pardonner les erreurs des hommes,leurs faiblesses à cet âge de sa vie et faire le lien avec son état de prisonnier qui trouve d'autres tracas et blessures sur son chemin. Oshima, en filmant donc ses personnages comme des animaux refusant de perdre la face,Européens ou Japonais, montre que le repli arbitraire ou maladroit ne connait pas de frontières et est même universel. Là est toute la puissance d'évocation de Furyo qui rejette le manichéisme primaire et prouve que la nature humaine peut être aussi juste qu'odieuse. Le capitaine japonais,par exemple, en apparence éclairé au début du film connait un revirement de caractère qui démontre de cette façon ses failles et son humanité fragile.
Un film en tous cas entier, maîtrisé et qui sait donner la part belle à ses acteurs avec une dramaturgie remarquable. A voir pour sa thématique,son point de vue et sa force.
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Créée
le 13 janv. 2016
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