Le film se passe pendant la seconde guerre mondiale dans un camps japonais. Il relate les relations entre le major Jack Celliers (David Bowie) hanté par une erreur de jeunesse, le capitaine Yonoï (Ryuichi Sakamoto) entièrement dévoué à son pays, le lieutenant colonel John Lawrence (Tom Conti) un officier anglais ayant vécu au Japon et le sergent Hara (Takeshi Kitano) qui semble être une brute mais qui possède encore un zest d'humanité....
Naguissa Ossima rélise un film de guerre atypique. Je préfère prévenir que ceux qui veulent voir des scènes de batailles ou autres scènes d'action seront déçus.
Il s'agit de l'adaptation de 2 livres autobiographiques de Laurens Van Der Post.
Il s'agit ici d'une "guerre" psychologique avec quelques scènes de tortures . Ce qui intéresse le cinéaste japonais c'est de montrer les différences culturelles et mentalités à travers les relations entre les personnages.
Entre Hara et Lawrence, une certaine amitié se crée même si elle est délicate vu le contexte. Entre Celliers et Yonoi c'est autre chose. Cela va vite devenir ambigu au point que Lawrence va même dire que Yonoi est épris de Celliers. Cet homme qui est voué corps et armes à son pays est attiré par son ennemi même si cela n'est jamais dit clairement parce que le cinéaste fait dans la subtilité.
Et à travers de magnifiques flashbacks, on découvre ce qui hante Celliers et Ossima en fait également un film sur le pardon.
Outre le flashback, Le réalisateur nous offre quelques scènes marquantes (SPOIL faut voir David Bowie dire qu'il ne sait pas chanter en restant crédible ou la fameuse scène où Bowie se fait enterrer jusqu'au coup .Et la dernière phrase finale...).
Pour le rôle de Celliers , Ossima a d'emblée penser à David Bowie. Il l'avait vu jouer "Elephant Man" au théâtre en 1980 et avait été subjugué par son interprétation. Sans compter que la beauté insolente et le côté androgyne de ce génie de la musique va à merveille à son personnage. Bowie est sublime dans tous les sens du terme . Sans doute son meilleur rôle au cinéma.
Face à Bowie, Ossima lui oppose un autre musicien en la personne de Ryuicho Sakamoto. Il est admirable.
Tom Conti est excellent en Mr Lawrence .
Quant à Takeshi Kitano qui était un comique connu essentiellement au Japon, il verra sa carrière prendre une autre tournure après "Furyo". Il est formidable.
En plus de jouer , Sakamoto a composé cette musique sublime et mythique.
La mise en scène contemplative d'Osimma pourra dérouter certains (tant pis pour eux !) mais ceux qui se laisseront happer ne le regretteront pas.
Quand je l'avais vu adolescent, je n'avais pas accroché parce qu'il n'y a pas d'action . Mais avec l'âge et la maturité , j'apprécie de plus en plus ce film audacieux et courageux (le cinéaste japonais est clairement du côté des anglais !) esthétiquement très beau. Il obtint un joli succès , notamment en France avec plus d'1 million 500 000 entrées malgré son sujet. Faut dire qu'en 1983, David Bowie a sorti l'album "Let's dance" qui faisait un véritable carton....5