"Gabriel" est un film australien d’action/dark fantasy qui explore des thèmes comme la rédemption, la foi, l'espoir et le libre arbitre. Le tout est illustré à travers une lutte entre les archanges et les démons pour le contrôle du purgatoire, représenté ici par une ville sombre et austère où règne le mal.
Une œuvre ambitieuse et originale s'il en est, autant pour son idée que ses thèmes abordés et sa manière de les illustrer. Et d'autant plus méritoire quand on sait qu’elle a dû se contenter d’un budget de 200 000 dollars pour se faire. Malheureusement, le mérite a beau être une circonstance atténuante, il n'est en rien un facteur de qualité. Le film souffre d'un certain nombre de limitations et de défauts dus à ses faibles moyens.
Le premier étant: le visuel. Malgré la volonté indéniable de créer un univers avec une imagerie et une atmosphère distinctives, la représentation du purgatoire, des anges et des démons est très basique et peu créative. Le tout n'étant pas aidé par des effets spéciaux assez médiocres.
Les anges et les démons ne se distinguent que par des lentilles de contact bon marché, la magie est suggérée par des mouvements de caméra brusques et la seule synthèse utilisée ne sert qu'à la modélisation de plans larges de la ville, très vite rendus anecdotiques par les nombreuses scènes tournées dans les rues et les bâtiments étroits.
Ainsi, l'aspect fantastique du film est mis à mal, au bénéfice de son aspect sombre et sérieux.
Le choix de représenter le purgatoire par une ville sale et les êtres divins par des humains désabusés reste une idée singulière. Certes influencée par les limitations financières, elle demeure malgré tout appropriée pour servir le propos du film et contribuer à son charme unique.
Bien qu'il aurait été intéressant de découvrir ce que les créateurs auraient pu faire de cette œuvre si leur budget avait été plus important, en considérant également le fait que le film était, au départ, prévu pour être une trilogie.
Le scénario est, quant à lui, presque exclusivement porté par le personnage de Gabriel. Nous suivons ce dernier dans sa quête pour restaurer la lumière dans un monde où règnent les ténèbres et où les anges ont perdu la foi. C’est un personnage attachant qui devra traverser nombre d'épreuves, le conduisant à questionner ses propres convictions et à faire des choix difficiles. Il apprendra, à travers les difficultés et ses interactions avec les autres personnages, ce qu'est "être humain" et portera ainsi une grande partie du message du film.
Les autres personnages, quant à eux, ont un certain intérêt dû aux épreuves qu'ils ont dû traverser hors champ et à ce qu'elles ont fait d’eux, mais ils restent dans l'ensemble plutôt clichés et faiblement développés.
Ensuite, malgré la tentative du film d'apporter de la substance à son univers en créant des règles propres aux anges et au purgatoire, plusieurs éléments restent assez flous, notamment en ce qui concerne le personnage de Sammael.
Après, le film reste dans l'ensemble assez bien mené en termes de développement. Les scènes d'action et les scènes plus calmes s'enchaînent avec une certaine fluidité, malgré la qualité assez médiocre des scènes d'action. Le film parvient cependant à transmettre ses messages de manière pertinente.
En conclusion, on pourrait reprocher à ce film de ne pas avoir su utiliser son faible budget de manière plus intelligente, même si, avec 200 000 dollars, on peut difficilement le lui reprocher. Si l’on prend en compte ses moyens et ce qu'il a voulu accomplir, il reste un film avec une certaine empreinte, qui mérite une petite place dans les films cultes de Dark Fantasy.