Gagarine est un film dramatique français coécrit et réalisé par Fanny Liatard et Jérémy Trouilh, sorti en 2020 (sortie publique décalée au printemps 2021 en raison du confinement). Il s'agit de leur premier long métrage.
Résumé
Le film commence par des images d’archives datant de 1963, date à laquelle la cité, bâtie en 1961 par la municipalité communiste d'Ivry S/Seine pour répondre à la crise du logement après-guerre, a été inaugurée par le cosmonaute russe Youri Gagarine. Les immigrés (d'abord espagnols, puis italiens, portugais, maghrébins et maliens) en constituaient le plus gros des habitants. Dans les années 80, la cité, gangrenée par le trafic de drogue, a commencé à se dégrader et a été en partie réhabilitée en 1995. Mais, devant les problèmes structurels cumulés qui auraient obligé les bailleurs à des travaux énormes de remise au normes, il a été décidé de la raser.
Le film se déroule juste avant sa démolition en 2019.
Cette décision est un crève-cœur pour certains habitants qui n'ont connu que cet environnement et s'en sont accommodés, développant des activités en commun, dans un esprit de solidarité et d'amitié. C'est le cas de Youri (Alseni Bathily) et de son meilleur ami, Houssam (Jamil McCraven). Youri est né et a grandi à Gagarine. Il a seize ans et, depuis tout petit, il rêve de devenir cosmonaute comme son illustre modèle. Lorsqu'il apprend que sa cité est menacée de démolition, il va tout faire pour la sauver avec ses amis…
Mais, malheureusement, c'est le pot de terre contre le pot de fer et ce ne sont pas les petites réparations cosmétiques auxquelles se livrent Youri et Hassam, avec l'aide d'une jeune gitane (Lyna Khoudri), qui vont inverser la donne.
Ses amis partis, abandonné par sa mère, sans ressources, Youri va se bâtir, à l'intérieur d'appartements abandonnés, une "capsule spatiale", s'imaginant cosmonaute à bord d'une station spatiale.
Il ne rendra les armes que quelques minutes avant que les charges explosives que, dans son délire, il assimile au décollage d'une fusée de Cap Canaveral, ne fassent sauter la cité, l’épargnant de justesse.
Mon opinion
J’ai beaucoup aimé ce film. Les trois jeunes héros, Alseni Bathily en tête, et ses copains (Jamil McCraven et Lyna Khoudri), sans oublier Dali (Finnegan Oldfield) qui, sous sa carapace de petit caïd, s’avère être un môme désespéré, sont touchants de sincérité. Accompagné d'une musique planante (Amine Bouhafa, Evgueni et Sacha Galperine), ce film, qui traite un fait divers somme toute, hélas banal, avec une telle grâce et une telle poésie, représente, malgré sa confusion et ses maladresses, un beau tour de force.