La langue claque et les joues sont agitées de frissons, un glaviot est propulsé vers le sol (exutoire malheureux et non hygiénique à la frustration) : un spectateur vient de voir un film, il se barre rageux, il fait barrage et se bat pour qu'on crache avec lui sur ce Gainsbarre qu'il juge douteux.
Désormais il en faut pour tous les goûts mais il manque un peu de respect pour tous ces goûts puisqu'on décrie parfois un peu vite ce qui ne correspond pas aux schémas classiques, ceux qui n'aiment pas ce films sont généralement des déçus, ils n'auront pas eu :
- Un biopic fidèle
- Un biopic au fil rouge continu
- Un biopic tout court
De plus ils auront eu :
- De l'imagination
- Des acteurs qui ne sont pas tous à la hauteur
- De la liberté
- Et tout ce qui en découle
Gainsbourg (vie héroïque), un "conte" nous dit-on, on précise alors parfaitement que ce qu'on verra est une création sfarienne, qu'il y aura les obsessions habituelles du bonhomme, une bo à la hauteur et une transposition originale de fantasmes et de projections.
On pensera notamment à la gueule, cette source d'inspiration et de destruction, ce personnage au long nez et aux membres fins, tentateur, destructeur, exaltant. On construit un personnage, on crée des rencontres et des situations, le tout avec un lot d'ellipses qui nous permet de sauter de tableaux en tableaux. Le film n'en ressort pas glorieux mais crée une ambiance, Elmosino est bon, la plupart des personnages secondaires aussi, certaines scènes sont géniales et on mélange les genres et les émotions.
Et puis en sortant du film, j'ai la valse de Melody qui trotte encore dans ma tête et j'ai envie de tanguer un peu aussi sur le trottoir : non exempt de défauts, un peu enivrant quand même.
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