Ambitieux, Martin Scorsese a décidé de nous livrer un nouveau chef-d’œuvre en nous montrant la violence dans laquelle New York, comme tout le reste des États-Unis, s'est construit. La reconstitution est impressionnante et la mise en scène toujours aussi maîtrisée et ce dès la séquence d'ouverture et le combat qui s'ensuit, témoignant une fois de plus du talent de son réalisateur qui se permet ici des plans ambitieux et dynamiques. Fourmillant de détails, le scénario ne laisse rien au hasard et nous montre la quête de vengeance d'un jeune homme ralentie par la figure paternelle qu'il trouve en la personne de l'homme qu'il veut tuer. Personnages complexes, petite histoire mêlée à la grande, violence démesurée et choquante, bande-originale superbe... "Gangs of New York" ne lésine pas sur les moyens pour impressionner, Scorsese arrivant à remplir ses ambitions de faire de son film une grande fresque tout en ne faisant aucune concessions. Si quelques défauts viennent pointer le bout de leur nez (la seconde partie est un poil moins réussie que la première), le fait est que ce grand film a d'immenses atouts dans sa poche et l'un d'eux se nomme Daniel Day-Lewis. Sorti de sa semi-retraite pour l'occasion, il prend les couteaux, le costume, la moustache et l’œil de verre de Bill le Boucher, méchant charismatique et imprévisible, livrant là une prestation hallucinée qui éclipserait presque toutes les autres qui ne sont pourtant pas en reste. En effet, côtoyant de solides seconds rôles comme Jim Broadbent, Brendan Gleeson ou encore John C. Reilly, Leonardo DiCaprio livre une interprétation de qualité pour sa première collaboration avec Scorsese et Cameron Diaz s'y retrouve diablement séduisante et excellente.