Chaque festival de Cannes a son mouton noir. En 2015, ce fut ''The Sea of Trees'' (renommé ''Nos Souvenirs'' depuis pour une sortie française). Le tollé (avec huées durant la projection et mauvaises critiques) fut tel que le film arrive sur nos écrans quasiment un an après sa présentation au Festival tandis qu'il n'a toujours pas de sortie française. ''Nos Souvenirs'' n'est pourtant pas si mauvais, s'attardant sur le périple d'un homme venu au Japon dans la forêt d'Aokigahara pour mettre fin à ses jours et qui tombe sur un homme semblant mal en point qu'il décide d'aider. Ne nions pas que le scénario de Chris Sparling filmé par Gus Van Sant a ses défauts. Il joue à fond la carte du mélo dans ses flash-backs surfaits et joue trop la carte du mysticisme dans la forêt, dévoilant même son petit ''twist'' de fin bien avant qu'il n'arrive, de façon peu subtile. Il y a pourtant une atmosphère loin d'être déplaisante qui règne sur le film et même si la musique est trop présente, Gus Van Sant parvient à installer le spectateur dans une certaine ambiance qu'il réussit à maintenir assez finement jusqu'au dénouement totalement balourd. Les thèmes du films (le suicide, le deuil) sont loin d'être inintéressants et l'on comprend pourquoi le cinéaste a vu de l'intérêt dans ce scénario mais il est clair qu'il aurait mérité d'être retravaillé avant que les acteurs ne s'y jettent également, tous convaincants mais noyés dans des dialogues trop sirupeux pour qu'on n'y croit. Plein de détails intéressants restent pourtant en tête et l'exploration de la relation de couple du personnage principal a de quoi secouer. On aurait pourtant souhaité un film plus radical dans les sensations qu'il offre et moins téléguidé dans les émotions. On se contentera d'une œuvre tendre et poétique, imparfaite mais pas tout à fait ratée.