Dans le Port d'Gangsterdam

Dans le port de Gangsterdam, y’a des gamins qui pètent et qui boivent à la santé des putains d’Amsterdam, d’Hambourg et d’ailleurs qui se font tabasser par nos héros.

Bienvenue dans le monde merveilleux de Romain Levy, co-scénariste du Cyprien avec Elie Semoun et du Coursier avec Michael Youn. Du premier il nous prend le personnage de l’étudiant Geek (Kev Adams avec des lunettes) qui garde sa timidité jusqu’à se voir embrassé par une fille ; et du second il nous prend le scénario, celui d’un type se retrouvant à trimbaler un mac-guffin convoitée par la pègre.
Mais reprenons depuis le début. Kev est étudiant en droit, comme tout étudiant dans le cinéma français celui-ci est asocial, pas assuré avec les filles et a des lunettes (il est geek je vous le rappelle).
Mais a un ami, Durex, qui nous est présenté comme « homophobe, raciste, anti-sémite mais c’est mon pote ». C’est de lui que viendra les vannes les plus pourries du film notamment tout un chouette discours sur le « viol doux ou le viol dur » quand ils s’incrustent dans la péniche d’une prostituée. Kev rencontre Nora (Manon Azem), jeune rebelle qui trafique de la drogue et que Kev accepte d’accompagner pour tenter de la serrer. Notez qu'après lui avoir sauvé la vie, celle-ci refusera ses avances et Kev se vexera, la traitant d’hypocrite avant que cette dernière l’embrasse pour le récompenser, ce qui enlèvera finalement sa timidité en s'adressant directement à la caméra dans un geste grandiloquent signifiant "je l'ai serrée, je suis un grand maintenant".
J'oubliais de vous parler de son petit frère aussi, genre petite frappe des cités de 14 ans qui se la joue grand caïd car c'est "comme ça qu'il faut faire avec les meufs", ce qu'il nous prouve dans la minute même en roulant une pelle à une gamine. Ce film est merveilleux, tant de leçons apprises.

Ils vont donc convoyer de la drogue pour le compte de Manu Payet qui tente de se la jouer grand méchant avec un côté de la tronche brûlée, mais on nous la fait pas, c’est Manu Payet, aussi effrayant qu’un roquet. Ils ont donc rendez-vous à Amsterdam pour aller chercher un paquet tenu par Ulysse (Hubert Koundé) dans le bordel d’Amos (un type qui surjoue pour faire croire qu’il est drôle). A un moment y’a Kev qui pète la vitre d’une prostituée aussi mais heureusement ils la tabassent sinon ça serait pas drôle.
Ah j’ajoute que Durex est aussi de la partie car il est amoureux de Kev (on sait qu’il est homosexuel car il coiffe une prostituée au lieu de coucher avec), depuis plusieurs années, avec même Kev en fond d’écran de son téléphone. Parce que forcément, quand ton ami est gay, il est obligatoirement amoureux de toi, ça marche comme ça.

Bref Ulysse se la joue Steve Loki dans Coursier et garde le paquet, y’a Rutger Hauer qui débarque en plein milieu et récite le scénario du film sans savoir ce qu’il fout là, ils se retrouvent tous dans l’anniversaire d’un enfant qu’on ne reverra jamais et la musique Freebird résonne dans une tentative désespérée de refaire la scène de l’église de Kingsman avec une fusillade au ralenti.

Evidemment toutes les femmes sont kidnappées (évidemment, ce qui était d'autant plus difficile qu'elles étaient deux) et ça se finit par une poursuite en voiture avec Kev forçant le fils du mafieux (Que j’appellerais « Jean-Michel Surjoue ») à faire une fellation à son acolyte sous le regard de sa caméra, car comme ça, dixit Durex (toujours dans les bons coups), il auront trop la honte et tout et ne feront plus jamais chier nos héros.
Alors qu'en vrai tu te ferais démonter la gueule avec une barre à mine par le crime organisé, ne serait-ce que pour avoir foutu la merde, vidéo ou pas, mais qui suis-je pour juger : on a eu une relation homosexuelle forcée, c'est trop la te-hon, nos héros sont triomphants.

Ah y’a Patrick Timsit qui nous fait un tuto-physique/Chimie pour Youtube à un moment, là par contre j’ai beaucoup rigolé, et le timing comique de Côme Lanvin était parfait (moins son personnage).

MAIS ALORS Comment dire.
Tous les personnages sont détestables, les blagues sont malaisantes tout du long (tu as une vanne de pet qui dure 5 minutes où tu n’entendras même pas le bruit du pet… genre ils parviennent à foirer une vanne de pet) et la morale c’est que si tu sauves la vie à une meuf, celle-ci doit sortir avec toi sinon c’est une allumeuse.
Bref comme Dominique Besnehard dans La Cité de la Peur j’avais envie de « ne rien écrire sur ce film c’est une merde », mais j’en ai marre de ce cinéma qui nous prend pour des cons, se mouche dans les étoiles et qui pissent comme je pleure sur les tickets d’entrée.
Ce porc d’Gangsterdam
Ce porc d’Gangsterdam…