Créé au tout début des années 2000, le manga "Gantz" est un parfait mélange de "Battle Royale" et de "Matrix", reprenant les codes du jeu vidéo pour mieux offrir au lecteur un univers foisonnant et palpitant, à défaut d'être réellement original. Compte tenu de sa violence extrême et de sa noirceur, il y avait tout à craindre de son adaptation pour le grand écran.
Surprise, le cinéaste Shinsuke Sato parvient miraculeusement à livrer un divertissement plus qu'honnête, bien entendu édulcoré mais ne trahissant jamais le manga d'origine, virant judicieusement quelques aspects déjà irritants (le fan-service en premier lieu) et prenant quelques libertés avec le récit initial, changement de média oblige.
Si tout n'est pas parfait, notamment de sérieuses baisses de rythme et une interprétation inégale, cette première transposition du manga culte de Hiroya Oku se défend plutôt bien, proposant un spectacle efficace et grisant, ponctué de belles effusions crado et apte à rendre hommage à l'imagination débordante de Oku, même s'il faudra ici se contenter des créatures encore "raisonnables" de la première partie du manga.
A l'heure actuelle où les films de superhéros ne remplissent pas toujours leur contrat (pour un "Spider-Man 2" combien de "Daredevil" ou de "Wolverine" ?), voir un film comme "Gantz" fait du bien, blockbuster nippon certes perfectible mais visuellement impeccable grâce à des effets spéciaux de toute beauté et à un sens évident du fun.