Il y a seulement deux façons d'adapter un manga, la bonne, et la mauvaise. Pour faire simple, Gantz choisi la voie de la médiocrité, en se délestant de tout ce qui pouvait faire du matériel d'origine un bon produit, y ajoute tout un tas de CGI, et puis c'est à peu près tout. On reproche souvent aux productions asiatiques leurs acteurs cabotinants, mais quand c'est l'inverse, c'est pire que tout. C'est joué avec autant de passion que le feraient les élèves d'une classe de CP qui montraient sur les planches pour interpréter les frères Karamazov, et l'ensemble est d'un moribond et d'un casse couille réussissant à être encore plus plat qu'une queue de castor. Il reste les costumes, cools, et puis les effets-spéciaux, qui offrent des créatures gigantesques réellement bien foutues, mais hormis ça, c'est pour ainsi dire le vide total.
Bref, Gantz est à peu près ce que l'on pouvait faire de pire au manga, et même s'il n'existait pas, ça en resterait mauvais. C'est même pas pop ni branché, c'est juste vomitoire, incroyablement long, et a fortiori les deux heures qu'il compte paraissent en durer le double.
Le public visé semble être plus proche de la tranche d'âge shonen que celle seinen, car tout ce qui avait rapport au sexe a été évincé (si ce n'est brièvement les fesses de Natsuna qui nous sont dévoilées), et seules quelques interrogations un peu glandues ont subsisté.
On a de belles scènes avec du gore et des CGI soignés, mais même elles, elles sont mollassonnes et ne fournissent ni intérêt ni distraction. Dommage, car sa première demi-heure commençait à peu près correctement, et l'on regrette que l'aventure soit allée dans des directions usées et dénuées d'intérêt.
Pour les plus aventureux, un cliffhanger apparaît durant le générique, affichant un « à suivre », mais vu cet opus, ça serait presque du masochisme d'en redemander (sa suite est sortie en salles japonaises en avril dernier).
Pour conclure, les fans du manga seront consternés, tout comme les amateurs de films de science-fiction à la Japonaise. Ceux qui passaient là par hasard risquent de souffrir méchamment et de ne jamais plus avoir envie de voir une production nippone ciblée pour un public « jeune ».
Mention spéciale pour les CGI, dont notamment les divinités qui tiennent lieu de boss durant la scène finale, mais l'on aurait aimé qu'ils se sortent un peu plus les doigts du cul et que le combat ne soit pas tronçonné de façon aussi chiante qu'un épisode de Dragon Ball Z.