Un gardien de phare et son fils sont bloqués par la tempête dans un phare au large de la Bretagne. Le plus jeune est atteint par la rage. Retrouvé en 1954, le deuxième long-métrage de Grémillon, après le remarquable Maldone, nécessiterait une restauration complète. Néanmoins, c'est déjà un miracle qu'il ait été retrouvé en 1954, même sans sa partition musicale (celle qui a été composée depuis est un peu anachronique mais excellente). Toujours, Jean Grémillon a chéri la mer et l'a formidablement filmée (Remorques, L'amour d'une femme). Cette adaptation d'une pièce de théâtre, scénarisée par Jacques Feyder, est à la fois naturaliste (à terre, sans exagérer l'aspect folklorique) et fantastique (en mer, avec hallucinations et climat presque horrifique). Tout le talent visuel de Grémillon dépasse le carctère hautement mélodramatique du récit. Ô rage, Ô désespoir.