Chat n'était pas si énorme que ça... Un film assez moyen, y compris dans son humour.

Ma vidéo critique sur Garfield - Héros malgré lui

Créé le 19 juin 1978, Garfield est un chat qui a fait sensation dans la bande-dessinée et aura marqué les esprits. Ce chat grincheux qui déteste les lundis, qui adore les lasagnes et qui passe son temps à dormir, ça doit obligatoirement vous dire quelque chose. Ayant déjà eu des adaptations en films (avec Cauet faisant sa voix en VF), 2024 a marqué un nouveau départ pour Garfield avec un nouveau film mais en animation cette fois. Les fans de Garfield doivent alors être aux anges de croire en ce nouveau film mais qu’en est-il des personnes qui ne lisaient pas trop ou n’étaient pas trop fans de la bd de base (ceux dont je fais partie au passage) ? Et bien, c’est assez moyen dans son ensemble. Sans être une catastrophe non plus, c’est un film qui ne restera pas longtemps dans les mémoires. Réalisé par Mark Dindal, réalisateur du sympathique Kuzco l'Empereur Mégalo et le beaucoup moins bon Chicken Little et sans nouvelle depuis 2006, on ne peut pas parler d'un retour grandiose de sa part ici, même en terme d'humour.

Positif

• Garfield (Kyan Khojandi) est un chat orange qui aime sa vie de pacha avec son maître Jon. Il peut paraître détestable au premier abord mais quand on le voit au premier abord avec son maître, on finit réellement par s’attacher à lui. Le fait qu’il en veuille à son père et ne souhaite pas renouer des liens avec lui (même si on voit venir que ça va arriver) est compréhensible en se mettant à sa place. Même si il n’est pas le meilleur personnage du film, il est pas mal dans ce qu’il propose.
• Odie est l’ami de Garfield et un de ses plus fidèles compagnons à lui et Jon. C’est un chien qui semble moins stupide que d’habitude, ce qui n’est pas plus mal en vrai, et qui cherche à aider Garfield dans ses objectifs. Ce qui est sûr, c’est qu’Odie est un fidèle compagnon sur lequel on peut compter en plus d’être le meilleur personnage du long-métrage.
• Vic (Thierry Desroses) est le père de Garfield et il l’a entraîné, sans le vouloir, dans son prochain coup pour sauver sa peau. C’est un personnage dont on se méfie pour ses affaires mais dont on sent qu’il aime son fils et souhaite le protéger, même si il agit bizarrement lors du premier coup d’oeil.
• Jon (Arnaud Ducret) est le maître de Garfield et d’Odie, c’est un homme qui rêvait de fonder une famille et a fini par avoir Garfield et Odie comme famille. On sent qu’il est très attaché à ses animaux et qu’il les aime de tout son cœur, un humain très attachant. Dommage que ça n’apporte rien ses moments de panique mais on en reparlera.

• Les seules réelles évolutions ici sont celles de Garfield et de son père. D’un coté, on a Garfield qui apprend à mieux connaître son père et à lui pardonner en apprenant la vérité sur ses actions, et de l’autre, on a Vic qui pense qu’il peut recoller les morceaux comme si de rien était mais qui va devoir agir d’une meilleure manière pour se faire pardonner de son fils.

• En terme de message, ils sont un petit peu spéciaux mais ils passent pour ce qu’ils proposent. Il faut savoir pardonner le passé afin de partir vers un meilleur avenir ensemble. Un message qui peut sembler naïf mais qui reste un bon message pour les enfants.

• Les musiques sont réellement sympathiques quand on y fait attention, surtout les musiques dans les séquences d’émotion. On a des musiques travaillées et qui passent bien avec ce qui se passe à l’image, dont certaines à réécouter en dehors du long-métrage.

• La relation père-fils entre Garfield et Vic est assez intéressante. Elle a beau être prévisible, elle est tout de même bien développée au fur et à mesure que les deux se parlent et apprennent à comprendre l’autre (surtout pour Garfield envers Vic).

• En faisant attention, on pourra reconnaître quelques références ici et là pour ceux qui sont connaisseurs de l’univers de Garfield. Les références ne nous sortent pas du film, qu’on les reconnaisse ou pas (sauf celles sur Tom Cruise et ses films).

• Si on excepte la voix française de Garfield, la majorité des voix s’en sortent bien. On a un mélange de star talent et de vrais comédiens et comédiennes de doublage mais la majorité s’en sort assez bien dans leurs rôles.

• Question émotion, on ne peut pas nier que certaines séquences sont un petit peu touchantes. C’est un détail mais il y a des moments où on arrive réellement à avoir de la peine pour certains personnages.

• Les décors sont plutôt sympathiques. Rien d’original à proposer mais ça reste des décors pas trop mal.

Négatif

• Nous avons deux antagonistes dans ce long-métrage, Jinx (Véronique Desmadryl) qui est la principale et Marge Malone (Barbara Beretta). Commençons par l’antagoniste principale, Jinx veut se venger de Vic en lui demandant de faire un gros coup de vol de lait pour elle, sauf qu’on voit venir la trahison qu’elle veut qu’il se fasse attraper et qu’elle avait juste à appeler la fourrière dans sa cachette en le capturant et l’enfermant, ça aurait mieux marché. Sinon, elle a tendance à en faire des tonnes parce qu’elle voulait être une chatte connue dans le monde entier, autant dire que ce n’est pas terrible. Quant à l’antagoniste secondaire, Marge Malone, c’est une agente de sécurité qui chercher à attraper les animaux resquilleurs et qui se défend mieux qu’on pourrait le croire. Un peu spéciale et oubliable, rien d’intéressant à dire sur elle. Dans les deux cas, on a des antagonistes un petit peu décevants.

• Kyan Khojandi a beau être très bon en Baymax, on ne peut pas dire que ce soit le cas pour Garfield. Peut-être est-ce du à l’habitude d’entendre Gérard Surugue faire le chat orange dans le dessin-animé « Garfield et Cie » mais cette voix ne colle pas du tout pour le personnage malgré qu’on sente qu’il fait de son mieux. Peut-être aurait-il fallu une voix qui collerait plus au personnage.

• Certains moments sont rallongés juste pour la blague et ça ne sert à rien, comme Garfield qui se plaint de son avatar pour le plan par exemple, ça ne fait que traîner pour rallonger une blague pas drôle à la base. On aurait largement pu se passer de ces petites rallonges.

• La fin est une fin classique en mode grande fête avec tout le monde avant qu’on ait un nouveau portrait de famille pour Garfield et sa famille, c’est la fin facile ça. Le plan final avec la photo de famille est bien mais la fête générale, c’était dispensable.

• L’humour est assez moyen. Parfois, il arrive à nous faire un petit peu rire ou sourire (notamment avec Odie) et d’autres fois, il n’arrive à rien. C’est assez difficile d’apprécier cet humour, même si c’est à destination des enfants.

• La tension est inefficace. Aucun moment ne nous fait réellement peur pour nos personnages, on ne croit jamais réellement au danger. C’est un détail mais, là où l’émotion fait un peu d’effet, la tension n’arrive à rien.

• Certaines ficelles du scénario sont assez prévisibles comme la réconciliation du père et du fils, la nouvelle querelle, la trahison de l’antagoniste… Autant dire que le scénario est assez prévisible dans son ensemble.

• L’animation n’est pas très belle. Elle n’est pas ignoble à proprement parler mais on sent que ça aurait pu proposer mieux que ce que ça nous propose là. Après, ça reste regardable dans ce genre d’animation.

• La mise en scène est assez simple. Rien d’extraordinaire à proposer, une mise en scène assez classique qui fait un peu le taf mais qui est un petit peu trop facile. Sauf une scène peut-être.

Au final, Garfield – Héros malgré lui est un film qui aurait pu servir de nouveau départ pour notre gros chat orange préféré mais qui se contentera d’être un divertissement sur le coup qui finira par se faire oublier. On a beau avoir une petite émotion, une VF correcte et des évolutions pas trop mal avec des personnages principaux qui passent, ça ne suffit pas. Ça ne nous fait pas oublier le scénario assez prévisible, l’humour assez discutable et l’animation qui aurait pu nous offrir mieux. Donc, le constat est assez moyen mais peut-être que les plus gros fans de la BD se satisferont mieux du visionnage.