Résumé : Léon est un fonctionnaire modeste, malmené par sa direction, jusqu'au jour où il découvre qu'il peut passer à travers la matière pour franchir tous les obstacles. Au début, il décide de bousculer ses supérieurs, puis il visite les vestiaires de mode près de chez lui, mais il tombe sous le charme de Susan une anglaise cambrioleuse d’hôtel. Léon continue de jouer des tours à ses amis, en essayant de contraindre Susan à abandonner sa vie d'arnaqueuse, mais pour continuer à la séduire il va lui raconter qu'il est le bandit le plus recherché nommé Garou Garou, sans se rendre compte que les ennuis vont arriver.
Histoire : A la base, c'est un roman fantastique de Marcel Aymé paru en 1941, que l'on retrouve dans une adaptation cinématographique avec la collaboration de Bourvil, pour lui permettre de lancer sa carrière d'acteur, car il est mieux connu pour ses sketchs comiques et ses chansons. Bourvil refera l'adaptation anglaise du même rôle pour le public américain. C'est la 1ère collaboration entre Bourvil et Michel Oury, mais c'est aussi un film reconnu pour la qualité de ses effets spéciaux. Le réalisateur enchaîne 35 films, surtout des petites comédies, il obtient son 1er grand succès en réunissant plus de 2.570.000 entrées en France.
Équipe : L'adaptation du roman de Marcel Aymé connu pour La traversé de paris, la réécriture et les dialogues de Michel Audiard, monument du cinéma français aux dialogues des plus grands classiques, aidé par Jean Boyer, qui fera le scénario et la réalisation, connu pour Calais-Douvres, Un mauvais garçon et Cent francs par seconde. La production c'est Jacques Bar, connu pour Branquignoles, Parole de flic et Ne réveillez pas un flic qui dort. Les effets c'est l'anglais Henry Harris, connu pour Une question de vie ou de mort, Hamlet (1948), et La guerre dans l'ombre, la musique de Georges van parys, connu pour Moulin rouge (1940), Les diaboliques et French cancan.
Côté casting, Bourvil qui signe son 1er rôle majeur, connu comme l'un des plus grands acteurs français, Joan Greenwood, connue pour Les chiens de baskerville et La baie aux émeraudes. Gérard Oury, connu comme scénariste de La grande vadrouille, Le corniaud, L'as des as, et Roger Treville, connu pour Comment voler 1 million de dollars, et Sherlock Holmes (1954).
Avis : Il s'agit d'un classique du cinéma fantastique français, qui possède une version couleur, malheureusement les puristes de cette période vont favoriser la version en noir et blanc. Une adaptation fidèle à l'auteur qui au-delà de l'histoire fantastique personnifie une forme de conte moralisateur, à travers le destin, la vie et l'amour. Le film propose une courte durée mais il ne se passe pas grand-chose, alors que les éléments sont liés sans être complètement linéaires, on parlera d'un film décousu. Enfin, si on revient sur le contexte historique de l'après-guerre, on n'est pas surpris de sentir une grande tristesse dans l’émotion du film.
Critique : Le long générique d'époque aux lettrines ombrées, laisse apparaître l'image avec son personnage qui lance l'intrigue. Les détails se dévoilent par la grande performance du comédien dans un long récit extravagant. Une ambiance de comédie déballe des effets incroyables pour l'époque qui redimensionnent l'histoire avec un rythme dynamique. La superbe narration procède à de longues analyses avec une mise en scène remarquable qui oppose les personnages. Les événements jouent avec les effets du film pour inscrire les personnages dans la destinée du pouvoir prodigieux. Les éléments poursuivent l'humour en développant le sujet de la terrible aventure qui déclenche une fuite en avant, jusqu'à une rencontre mystérieuse.
La violence du banditisme rejoint l'intrigue pour provoquer une discorde dans un face-à-face impressionnant, qui continue avec son univers prévisible. Les personnages se regroupent en déchaînant des situations qui avancent pour multiplier les directions autour de sa drôle histoire d'amour. Les manipulations du personnage romantisent son destin en s’éloignant des effets, qui plongent dans des éléments dramatiques. La séduction s'enlise dans sa rencontre qui tourne à l'affrontement, en accélérant les méfaits de ses personnages pour augmenter la puissance du récit. Le délire s'enfonce pour revenir au format comique du personnage qui s'est transformé dans son pouvoir, avec une descente qui l’enivre peu à peu vers la folie de l'amour.
Malgré la cohérence de l'action et le peu d’événements qui s'y déroulent le suspense reste entier autour de l'étrange rencontre qui relie ses éléments pour entamer le dénouement. Le romantisme explose entre les personnages avec un plan machiavélique qui libère tout le génie des effets puissants dans un long final magnifique. Malgré l'absence de moments ou de temps forts, et même si la partie fantastique reste discrète, la performance et la morale du récit permettent de passer un bon moment, surtout la géniale mise en route. La cohérence de l'ensemble n'est pas idéale, mais les multiples situations comiques font passer des instants irrésistibles, pour ce classique de la comédie fantastique en version française.
> https://youtu.be/MUVMqxWOUes