La partie policière de Gas-oil est plutôt poussive et tirée par les cheveux. Malgré une fin assez bien faite où les routiers de concert jouent à "Duel" avec des malfrats pas très futés. L'intérêt du film de Grangier vient davantage de sa description de la France profonde des années 50, travailleuse, solidaire, portée sur les bons mets et le vin et ... très patriarcale. Du nanan pour Gabin, solide comme un roc qui file le parfait amour avec la déjà rayonnante Jeanne Moreau. Les méchants, notamment Hanin et Ginette Leclerc ont un peu de personnalité mais leur cas ne nous passionne guère, proche des clichés du film noir. Grangier dirige nonchalamment son long-métrage et Audiard dialogue sans chichis mais sans grande verve. Du cinéma populaire de l'époque, tranquille par essence, vomi par la Nouvelle vague, mais qui reste aujourd'hui comme une sorte de témoignage sociologique.