Gas-s-s pille, Gas-s-s trique. Mais Gas-s-s pas chaud.
Un Corman en roue libre.
Dans ce film potache, l'ami Roger s'amuse.
Avec son sujet: un gaz échappé des expérimentations de militaires scientifiques condamne toute l'humanité âgée de plus de 25 ans. La chose est traité en cinq minutes sous forme d'un dessin animé style gribouillage.
Avec son traitement: s'en suit une succession de scènes foutraques totalement dignes des bons films barrés de l'époque. Le monde livré aux post-ados est effrayant et drôlatique. Les bandes règnent: on trouve les footballeurs américains du Texas qui s'entrainent au pillage-meurte-viol avec la même application que naguère pour les matchs, les semi-cowboys à tendance poète égocentriques pilleurs de voitures, Edgar Allan Poe sur sa moto (avec corbeau sur l'épaule), on y évoque d'autres films de Corman (le masque de la mort rouge et son prince Pospero), même Dieu intervient une ou deux fois livrer un commentaire définitif.
Avec son regard, enfin. L'univers de la jeunesse de 1970 est à la fois montré avec bonhommie, bienveillance et humour grinçant. La description de la communauté hippie du nouveau-Mexique est emprunte de tendresse et de distance: aucune conviction ne résiste à un bon mot, les dialogues étant ce qu'il y a de plus savoureux dans cet exercice rigolard.
Absolument pas indispensable. Totalement recommandable.