Trois filles sont sauvagement assassinées à Los Angeles,et très vite Jimmy Jayne,un ex taulard devenu tatoueur,est soupçonné par la police.Afin d'établir son innocence,il décide de mener une enquête parallèle dans des milieux interlopes qui va le mettre en danger.Encore un DTV à la ramasse que ce sous-produit financé par un consortium de toutes les firmes acrobatiques d'Hollywood,de la Highland Film Group à Saban Films,en passant par 308,Bondlt Media Capital ou Yale Productions.Le réalisateur bisseux Edward John Drake,qui a coécrit le scénario avec un de ses producteurs,Tom Sierchio,fait pourtant son possible pour cacher la misère,et le début du film est plutôt bien.C'est filmé avec un certain style,Drake use de nombreux gimmicks de mise en scène et la belle photo de Brandon Lee Cox utilise au maximum la belle lumière de L.A.,de nuit comme de jour et dans des endroits crades du genre underground.L'intrigue part bien aussi,avec un héros malmené et désabusé mais combatif,et des mystères criminels rappelant le roman noir de la ville,surtout "Le dahlia noir",cette fameuse affaire ayant inspiré plein de bouquins,principalement celui de James Ellroy adapté au cinéma par Brian De Palma.L'intention est louable mais le résultat l'est hélas beaucoup moins et,passé cette bonne entame,on va vite sombrer dans les errements habituels de la série Z.Le script,absolument pas maîtrisé,patauge dans les ornières de la complexification inutile masquant mal le vide du récit et le moralisme low cost.Le brave type injustement accusé,les flics ripoux,les meurtres barbares,les soirées à partouzes,l'alcool et la dope,les jolies nénettes persuadées de pouvoir faire carrière au cinéma,à la télé ou dans la chanson et qui se retrouvent à tourner des pornos,toute cette ambiance frelatée de bas-fonds californiens ne sert que de vague décor à une pauvre histoire asthmatique et décousue emmenée par un pseudo héros qui devient au fil de la projection un fieffé connard ne valant pas mieux que ceux qu'il combat.Tout se finit dans le ridicule achevé avec des méchants en carton,des dialogues imbéciles,des résolutions débiles et notre Jimmy se transformant en Rambo de pacotille.Comme toujours en pareil cas,deux ou trois acteurs connus sont en haut de l'affiche,entourés d'une flopée de baltringues sortis d'on ne sait où.La vedette,c'est Devon Sawa,qui arbore un fantastique look décavé.Le gars est un espoir déchu d'Hollywood et là,très amaigri,il est plutôt pas mal en loser magnifique en voie de rédemption.Les deux flics sont incarnés par un Bruce Willis peu sollicité et très absent même quand il est là et un Luke Wilson énergique et très bon en poulet arrogant et futé.La jolie fille de service est Irina Antonenko,Miss Russie 2010,dont le physique et le personnage rappellent Elizabeth Short,le fameux Dahlia Noir.Accessoirement,on ne plaint pas trop les victimes dans cette histoire,car ce sont de pauvres dindes persuadées de réussir à L.A. et assez stupides pour essayer de faire chanter leurs dangereux patrons.