A force de ne plus entrevoir dans les médias qu'une société pasteurisée et pour le moins binaire (les vertueux contre les bornés) on en oublierai presque que certains "originaux" passent au travers de ce filet et vivent leur vie bancale mais souvent plaisante. Heureusement le cinéma est là pour nous le rappeler et mettre en valeur ces personnages pour qui cinq fruits & légumes n'est pas une norme et ignorent totalement qui est Hanouna !
Ainsi, la famille de Gaspard, jeune homme sensible, qui comme l'indique le titre, va devoir se confronter à sa famille à l'occasion du mariage du père. Et quelle famille ! Entre un frère jaloux d'être resté, lui, sur le territoire de la tribu (un zoo en déliquescence), une sœur à la peau d'ours, une ex future belle-mère revêche et un patriarche qui a le verbe haut, il y a de quoi fuir. Mais au hasard de Gaspard, il rencontre fortuitement sur la route Laura tout aussi nomade de la vie que lui. Commence alors un chassé croisé entre les protagonistes pas si anodin qu'il y paraît.
Si les premières scènes séduisent et surprennent l'ensemble reste malheureusement top inégal pour vraiment séduire complétement et embarquer le spectateur. Et c'est bien dommage car le casting est plutôt bien. Le trop rare Felix Moati, Laetitia Dosch, Guillaume Gouix et Christa Théret sont vraiment au top dans leurs rôles respectifs. Le déjanté Johan Helderbergh lui est un peu excessif et Marina Fois trop neutre. Au moins ont-ils le mérite de donner vie à ce bestiaire humain des plus farfelus. Cela n'empêche pas de ressentir des baisses de rythme probantes, ni d'échapper à quelques scènes ennuyeuses (flash back sont taciturnes notamment)
Reste tout de même une belle variation sur le thème des adieux aux terres de l'enfance, avec ses sensations perdues à jamais, la mutation de l'amour qui alors s'exprimait et que le temps a transformé ou abîmé. Antony Cordier fait de la nostalgie un film doux amer, où la poésie n'y est pas étrangère, mais qui in fine se devait d'être un peu moins sage.