J'avais peur, très peur. 6.4 de moyenne, 5.8 pour les éclaireurs. C'est d'autant plus faible que Gastby est un film des années 1970. Devant l'insistance de mes amis, je finis par accepter de le voir.
Une réalisation tout à fait efficace provoque d'abord ma surprise. Tous les plans sont travaillés avec un certain réalisme. La caméra est stable, voilà qui contraste avec les caméras pakinsoniennes de nos chers films américains actuels. Si l'on peut regretter le manque d'audace, il va sans doute de pair avec l'interprétation fidèle que Jack Clayton a voulu donner du roman de Fitzgerald.
Beaucoup regrettent le manque de liberté pris par les scénaristes, je le valorise. J'ai toujours critiqué les interprétations trop éloignées de l'oeuvre originale, entraînant souvent ma déception. Ici, tout est comme dans le roman, à quelques détails près. Cela donne un aspect incroyablement linéaire au scénario. L'histoire nous prend, nous entrons dedans comme si c'était un roman. Et pour cela, guère besoin d'artifices fréquents au cinéma. Gastby le magnifique est presque un roman par ses scènes, ses détails et son aspect linéaire.
Le jeu est très inégal à l'image de Mia Farrow, tantôt excellente, tantôt catastrophique. Aucun acteur ne s'impose si ce n'est Robert Redford imposant dans le rôle de Gastby. La complexité des personnages est progressivement déversée dans le film ; inexistante au début, elle devient évidente à la fin. Gastby n'est pas une simple romance.
Gastby s'impose par sa force tranquille, ressemblant à celle d'un Parrain, Barry Lyndon ou Il était une fois en Amérique. Parlons ici de "symapthie tranquille" plutôt que de "force", car Gastby est un film agréable, sympathique, prenant qui rend une soirée agréable. Espérons qu'il ne sera pas sali par un nouvel opus qui fait peur, très peur.