Baz l'éclair, vers l'infini et au-delà !
L'histoire du mystérieux Jay Gatsby racontée et vécue par Nick Carraway, son ancien voisin et l'un de ses amis les plus proches, dans les années 20...
Je ne connaissais rien du roman de Fitzgerald avant d'aller voir ce film, intrigué. L'on m'avait déjà raconter dans les grandes lignes trois fois l'histoire, de trois versions par trois personnes différentes, dont je n'ai que vaguement retenu le contexte historique puis oublier le reste. Cette vision neuve et inédite m'a permis de pleinement apprécier cette nouvelle adaptation.
Le film de Baz Luhrmann fonctionne comme une orgie visuelle totale, d'une énergie folle, qui donne au film tout son intérêt, sa force, sa puissance, son ampleur. Car davantage que le récit, c'est cette accumulation d'images splendides, cette succession de soirées mondaines, de rencontres au milieu d'un panel de décors ultra colorés et sophistiqués qui offrent au film cette ampleur historique si grisante. Mais ici, la surenchère ne donne jamais l'impression d'étouffer le récit... car elle est le récit ! Elle est la personnalité du mystérieux Gatsby, accompagnant sans cesse le personnage de DiCaprio dans ses scènes les plus intimes pour mieux le cerner, pour mieux surprendre le spectateur. DiCaprio justement, toujours aussi excellent, n'est pas le seul atout de ce grand divertissement. À ses côtés, Joel Edgerton fait preuve d'une incroyable prestance et d'un charisme fou, Carey Mulligan d'une fragilité et d'une beauté tranquille craquante. Tobey Maguire fait à côté légèrement pâle figure. Mais très rarement son interprétation ne paraît lisse. Car toujours la caméra de Luhrmann joue la carte du tape à l'oeil mais jamais en vain, multiplie les plans classieux à vitesse grand V et offre quelques visions de cinéma tout bonnement splendides, pour mieux sublimer ses personnages. Si ce n'étaient les 20 dernières minutes, trop longues, s'étirant, et cassant quelque peu le rythme général de l'oeuvre, suivant pourtant une formidable scène théâtrale dans une chambre d'hôtel, le spectacle, tant esthétique que dramatique, aurait atteint une certaine apogée. N'empêche que deux heures plus tard, il nous reste dans la tête que "Gatsby le Magnifique" est un film qui a sacrément de la gueule.