Baz Luhrmann...
J'avais haï le massacre qu'il avait fait sur Roméo + Juliette.
Autant dire que je craignais totalement son adaptation de Gatsby...
Et pourtant, le résultat n'est pas qu'horrible.
Si la première partie est une abomination pour le spectateur (vitesse insupportable des plans dont on a rien le temps de voir, musiques volontairement anachroniques merdiques à souhait, effets visuels immondes où dégueulent dans un partouze de pixels le fond vert mélangé à des couleurs criardes.)
Le réalisateur australien fait des années folles un univers abjecte et insupportable.
Et là je me dis... : "Bon vu la première demie-heure, j'ai bien vu ce que Luhrmann avait fait de Gtasby soit exactement ce que je craignais. Est-ce que ça vaut la peine de continuer à regarder ?"
Eh bien oui.
Car Baz Luhrmann rattrape son film par son scénario et l'ambiance mélancolique et déchirante qui s'immisce progressivement.
Si Dicaprio n'a rien d'un Redford, il habite pourtant ce personnage mythomane et désespérément seul, seulement guidé par l'amour qu'il ressent pour le personnage (marié) de Carey Mulligan (qui, avec un visage de gamine à baffer parvient tout de même à donner une profondeur certaine à son personnage).
En quelques sortes c'est Dicaprio qui sauve le film. Toutes les scènes qui le mettent en scène sont puissantes et déchirantes, bercées par les magnifiques déclinaisons apportées au tube de Lana Del Rey qui, malgré l'anachronisme qui peut gêner, passe parfaitement.
Reste néanmoins la mise en scène et les effets visuels à gerber qui gâche globalement tout le film.
Mais on ressort très ému et emprunts de mélancolie face au destin tragique de ce personnage culte.