Attention, chef d'oeuvre ancien, prière de ne pas toucher !
Gemma Bovery, ou le film dont je savais que j'allais être déçue avant de le regarder. Prenez un grand saladier: mettez-y Fabrice Luchini, le paysage Normand, puis jetez-y le chef-d'oeuvre de Flaubert... Quel étrange mélange !
Luchini nous propose un personnage dont il a l'habitude, avec sa voix qu'on reconnaîtrait parmi mille: celui qui passe à côté de sa vie et se projette donc sur celle des autres. Le hic c'est qu'ici son personnage n'est ni creusé, ni attachant, ni identifiable. Dès lors la voix-off loupe son effet, puisqu'on pénètre dans un esprit dont on ne nous a même pas présenté l'identité. Un bobo parisien qui vit pourtant sa vie au ralenti, rêveur et renfermé. On y croit peu.
Heureusement pour lui, la charmante Gemma Arterton sauve le film de la catastrophe et le remonte à 5/10 ! Sa beauté et son caractère s'apparentent vraiment à une héroïne tout droit sortie d'un roman. Faite de mystère, c'est elle qui dirige le rythme du film et vole le premier rôle à Fabrice. Pour autant, elle qui lit le livre de Flaubert dont les similaires avec sa propre vie sont époustouflantes, n'en tirera aucun doute, aucune surprise. Bref, au final, ce film ne sera que le fantasme rêvé d'un homme qui s'ennuie, fantasme confirmé au dénouement de la fin du film. Pour le reste des personnages, ils apparaissent, disparaissent, interviennent sans qu'on en comprenne vraiment le but.