Généalogies d'un crime par inspecteurmorvandieu

Vue de loin, l'intrigue relève du polar classique: un meurtrier, son avocate et la recherche d'une vérité particulièrement embrouillée. Mais Raoul Ruiz étant le cinéaste qu'il est, le développement du sujet devient tout autant insolite que déroutant. Et si l'histoire se déroule dans le milieu de la psychanalyse, ce n'est pas tant les références et le contenu psychanalytiques qui emmêlent et compliquent le récit que le caractère irrationnel de la mise en scène.

Asservie à un style baroque et étrange, le nature des personnages devient obscure, notamment pour ce qui concerne le personnage de Catherine Deneuve, l'avocate, dans son identification à la victime de son client et dans son rapport avec le jeune et présumé meurtrier. Le comportement des protagonistes, leur fonction et leur démarche nous échappent souvent et c'est au détriment de l'intérêt qu'on peut porter à l'intrigue. Souvent, des accents surréalistes rappellent Bunuel tandis que Ruiz semble régler un compte avec les professionnels de la psychanalyse.

Au final, on ne sait pas trop s'il faut voir dans le film de Ruiz un "simple" exercice de style appliqué au polar, avec la psychanalyse pour décor, ou une réflexion plus large, didactique, sur le comportement humain et le subconscient.