A lire sur Cinématraque...
On a beau essayer de voir les choses sous un angle positif, cet été cinématographique est si morne qu’on est prêt à jeter notre dévolu sur le premier film qui passe. Pas d’inquiétude cependant, car si Genius n’est pas un grand film, il réussit parfaitement ce qu’il entreprend, à savoir faire vivre une amitié à travers la littérature.
Plus précisément celle de Thomas Wolfe, auteur de L’ange Exilé, qui a trouvé à travers son éditeur Max Perkins un homme de confiance, probablement le seul à avoir distingué tout son talent. Le questionnement du film étant de savoir si c’était Wolfe ou lui qui rendait ses œuvres si uniques. Égotique et imprévisible, le Thomas Wolfe que campe Jude Law est exubérant, au point d’emmener tout le film dans une course folle qui lui coupe le souffle. [...] L’alchimie est là, et voir l’élaboration – quoique accélérée – des livres est très plaisante. Les mots retrouvent leur signification, sous l’impulsion de l’écriture poétique de l’auteur, et parviennent réellement à modeler certaines séquences.
On se demande même si le film n’est pas dédié à Perkins lui-même. Car si la très jolie séquence d’ouverture finit sur l’apparition du titre, de quel génie parle le film ? Celui de l’écriture, de l’éditeur ou celui né de l’amitié entre deux hommes ? [... ] En cela, la relation décrite entre Perkins et F. Scott Fitzgerald, l’auteur de Gatsby Le Magnifique, dépeint très bien cette complicité si importante dans l’élaboration d’un roman. Genius cherche avant tout à dépeindre l’émergence de nouveaux styles, de nouvelles cultures, et à vrai dire, c’est déjà pas si mal.