Revoir "les Gens de Dublin", c'est s'exposer à l'un des plaisirs les plus intenses dans la vie d'un cinéphile : assister à une oeuvre parfaite, l'une de celles (rares) qui élèvent le Cinéma, qui justifient et satisfont à la fois notre amour pour lui. Un seul lieu, un seul décor, une seule action - une fête de Noël, traditionnelle, dans les milieux huppés de l'Irlande du XIXème siècle : on peut penser au Bergman de "Fanny et Alexandre" dans l'organisation chaleureuse du ballet des invités, dans la complexité des interactions, de ces jeux anodins ou intenses qui se déroulent devant nos yeux. Puis, sidérants, des moments de pure suspension surviennent : d'abord un poème, surréaliste, stupéfiant, qui décrit l'Amour absolu, puis deux chansons, dont la seconde arrête le cœur des personnages, et le nôtre. Huston conclut alors son film par cinq minutes de grâce absolue, faisant siens les mots de Joyce, ces dernières phrases immortelles des "Morts". Sublime. [Critique écrite en 2006]

EricDebarnot
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le 14 oct. 2014

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Eric BBYoda

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