Cette critique fait partie de la liste "48Hrs with Walter Hill" et "Hce Mila Hanska Nagi: La Cause des Natifs Amerindiens".
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L'ami Walter et Carolco (le studio de Kassar et Vajna), qui avait déjà produit deux de ses films auparavant ( Extreme Prejudice et Red Heat) se mirent d'accord sur le fait de se lancer dans un western.
Cependant, le projet atterrit finalement chez la Columbia, pour des raisons inconnues...
Bref, Hill pensait tout d'abord faire un film sur Sitting Bull, mais comme il l'admit plus tard "..for various reasons, I thought it was a little too difficult."
Il opta alors pour une autre grnde figure des Amérindiens via Goyaałe, le chaman/guerrier Bedonkohe (l'une des tribus de ceux communément appelés Apache par les colons) , qui prit le nom Mexicain de Saint-Jérôme, soit Geronimo.
John Milius écrivit donc le scénario, mais pour des raisons commerciales (le script de Milius ne traitait majoritairement que de la jeunesse du rebelle Apache), Hill le fit réécrire par son comparse Larry Gross (scénariste de 48Hrs. et sa suite, Streets of Fire...) en l'orientant plus sur la seconde partie de sa vie.
Se basant en partie (de manière officieuse) sur le témoignage du Second Lieutenant Britton Davis (interprété dans le film par le jeune Matt Damon), Hill nous présente les multiples redditions/évasions du leader des Apaches Chiricahua narré par Davis.
Voulant se rapprocher le plus de la fidélité (moyennant quelques arrangements pour rendre Geronimo plus sympathique), Hill nous présente certains de ces soldats américains, acquis à la cause désespérée de ces derniers Natifs Amérindiens encore libres.
Nous y croisons donc le Général de la 6eme Cavalerie US, George Crook (Gene Hackman, tout en subtilités) qui tente de ramener Geronimo (magnétique Wes Studi) à la raison, le Lieutenant Charles B. Gatewood (incarné par Jason Patric) et le fameux Britton Davis, donc.
S'y trouve un homme voguant entre deux eaux, le Chef de Brigade Al Sieber (Robert Duvall).
Ode à la fin d'une culture vieille de plusieurs siècles pour faire place à la civilisation "coloniale blanche", Geronimo, An American Legend (titre que Hill détesta et qui préférait celui prévu à l'origine du projet, soit The Geronimo War) bénéficie de splendides panoramas, d'une interprétation de qualité et d'un récit tout en nuance (il n'y a ni "bon" ni "méchant", c'est juste une guerre qui entre dans sa phase terminale).
Ce long métrage nous présente donc la fin d'une civilisation en tant que telle (puisque tous les Amérindiens finirent dans des Réserves (soit des parcelles "cédées" par le Gouvernements US, où l'uniformisation - autant culturelle que religieuse - fut le crédo principal, balayant toutes idées traditionalistes, du moins c'est ce que le Gouvernement Fédéral crût).
Le public US bouda le film (car la même année sortit un téléfilm sur le même sujet, mais en mode mineur) mais eut la satisfaction d'être approuvé par le peuple Amérindien, puis par Tarantino himself.
"At times it seemed we were chasing a spirit more than a man" , dira Davis dans son livre paru en 1929.
*Je m'appelle Goyaale: A tous les miens...