I told you so
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le 22 mai 2017
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Le peu que j'ai vu du film de Bryan Forbes, "Les Femmes de Stepford", c'est cette scène particulièrement troublante du repas de famille, reprise par Jordan Peele dans "Get Out". Un mal rôde, mais quel est-il ? D'où va-t-il surgir ? Et quand ? Toutes ces questions confèrent à la paranoïa de Chris (Daniel Kaluuya) et la nôtre. Le "Them" se retrouve dans la famille "idéale" américaine, qui tente d'effacer des siècles de racisme et de ségrégation envers la communauté noire aux Etats-Unis. Mais cette façade, Jordan Peeles nous le montre, n'est pas crédible. Il ne suffit pas d'avoir un ami noir, un époux noir ou de la fascination pour Tiger Woods, pour comprendre la persécution, aujourd'hui encore présente, que subissent les afro-américains dans la rue et la société en général. Référence aux tensions nombreuses avec la police sous la présidence Obama, cette scène où Chris et sa copine Rose (Allison Williams) se font contrôler part un agent de police, avec un léger ton ironique fait sentir ce malaise perpétuel.
Jordan Peele choisit d'aborder le film sur le ton de l'ironie, voir parfois, du cynisme pour aborder la question de la place de l'individu et du regard des autres. Et on en rigole ! Cette oeil est celui du spectateur, du réalisateur, du comédien principale, du personnage, des rôles secondaires, etc. C'est un point de vu multiple sur une idée préconçue de l'image que doit donner les Etats-Unis. Bien entendu, c'est un hommage aux cinéma paranoïaque des années 70, qui nous rappel que le mal ne vient pas forcément hors des frontières, mais qu'il peut-être présent, enraciné dans l'Amérique profonde. Cette fascination de la famille de Rose pour les afro-américain ironise ainsi cette peur qu'on voulu se créer les blancs durant l'histoire américaine (voir "I'm Not Your Negro" de Raoul Peck qui aborde parfaitement la question). C'est de la moquerie, de l'auto-dérision pour les spectateurs, mais n'est-ce pas le meilleur chemin à suivre pour s'assumer tel qu'on est et peut-être réfléchir à ce que nous devons faire ?
Côté mise en scène, le film éblouit par sa plastique, et son rythme pas forcément dynamique, nous immerge dans l'enquête minutieuse et les doutes de Chris. L'ambiance sonore s'impose aussi comme un sujet dans le film. A la fois hommage à ce genre cinématographique des années 70, mais aussi vecteur de folie et d'ivresse, notamment lors des scènes d'hypnoses (totalement ... hypnotique). Le final peut rappeler les fins un peu expéditive et trash du cinéma d'horreur tel que "Massacre à la Tronçonneuse" ou "Scream", par la vengeance dans le sang, que certains trouveront un peu nanardesque. Mais il ne faut pas oublier que le film ironise. Il faut donc accepter jusqu'au bout le contrat que l'on a signé avec "Get Out" une fois les lumières de la salle éteintes. Et il faut se le dire, jamais un propos n'avait été aussi bien étayer avec ce soupçon d'ironie, depuis justement le "Scream" de Wes Craven en 1996. Ça date, mais ce nouveau souffle fait du bien au cinéma !
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Créée
le 17 mai 2017
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