J’ai vu récemment le film « Unfriended : Dark web » que j’ai beaucoup aimé à ma grande surprise. Notamment dans la forme qu’il utilise, le fait de représenter l’histoire par un écran d’ordinateur et de voir les protagonistes évoluer face caméra. J’ai trouvé le premier un peu fade, sans grand intérêt, contrairement à celui-ci qui exploite le concept à fond. Ce n’est pas un film qui fait peur, mais qui angoisse. Il est représentatif de l’idée qu’on se fait du Darknet. Tout le monde connait, mais presque personne n’y est allé. On a tous cette crainte qu’en y allant, on perde le contrôle. Et c’est ce qui se passe dans le film.
Je trouve que ce film innove en matière de cinéma d’horreur occidental. Déjà on connaissait une petite révolution avec « Paranormal Activity », je dis petite car les captures vidéos de présences surnaturelles existaient depuis un moment. Mais on reste dans le found footage qu’on a déjà vu avec « Rec », « Le projet Blair Witch » ou encore « Cannibal Holocaust ». Avec « Unfriended » on abandonne le concept de vidéo trouvée, donc d’images passées. Ici on vous place dans le présent, vous assistez à la mort en live.
Là où le film tient aussi sa force dans le récit, c’est par rapport aux choix que font les personnages et qu’ils découvrent par la suite qu’ils sont contrôlés par cette puissance virtuelle. Par définition, l’écran. Si l’on revient en arrière, à la création de la photographie, l’image était vu par les superstitieux comme un réceptacle des âmes et a posteriori on peut le remarquer avec la télévision et la cassette vidéo de « Ring ». Cette télévision qui nous hypnotise, comme la petite Karol-Anne dans « Poltergeist » est une sorte de boite de Pandore. D’ailleurs la cassette de « Ring » n’en est-elle pas une ? Les maux du monde ne sont-ils pas représentés chaque jour lors des JT télé, dans la télé-réalité, sur internet aussi avec les réseaux sociaux. Le Darknet dans « Unfriended » est là aussi la représentation de la boite de Pandore qui laisse échapper un virus qui va au-delà de l’écran et se répandre dans le réel.
Les hackers qui poursuivent les victimes sont d’ailleurs encapuchonnés d’une veste noire, comme la mort. Leurs visages restent invisibles pour ne pas les identifier, excepté à la fin pour bien renforcer l’idée que ces individus sont des êtres humains présents dans notre quotidien.
L’angoisse prend alors plus d’ampleur à savoir que tout cela peut nous arriver.