De la pluie, un tueur en série qui s'en prend aux femmes, le scénario, les personnages, ... Et encore on peut rajouter d'autres éléments qui vous spoileraient qui peuvent se comparer au film de Bong Joon-oh. Cependant le réalisateur se revendique comme s'inspirant du cinéma de Jia Zhang Ke et du polar coréen. C'est tout à son honneur de choisir deux excellentes références pour faire un bon film !
On retrouve l'univers de JZK avec un contexte sociale très fort, une histoire prenant place dans les couches sociales populaires, où personne n'est à l'abris de perdre son poste. Où tout le monde bosse avec tout le monde, mais personne ne se connaît, laissant le champ libre à un tueur pour trouver ses victimes. D'ailleurs scénaristiquement, ce qui est intéressant, c'est qu'au lieu de se concentrer uniquement sur l'enquête, le réalisateur choisit de faire le portrait de son personnage principal. Evoluant au fil de l'enquête, de ses rencontres et perdant pied petit à petit. Un peu comme le personnage de Dahai dans "A Touch of Sin", qui dézingue à tout va !
Fort de la qualité de son image, "Une pluie sans fin" offre un spectacle visuel hallucinant ! Le réal vient de l'image et ça se voit ! Une atmosphère grisâtre, humide et oppressante. Des plans sont particulièrement remarquables, notamment quand
notre héros pète une durite et assassine un suspect sous des rayons de soleil qui traversent les nuages
. On a parfois de léger problèmes de son avec pas mal de reverb dans dans lieu qui n'en procure pas, ce qui donne la sensation d'un doublage studio et fait un peu tâche sur la beauté lisse du film ... (mais c'est très minime).
En bref, c'est un bon film, un bon polar. Il manque peut-être d'originalité avec ses références évidentes à "Memories of Murder", mais il se démarque par la performance du comédien et son personnage, une mise en scène efficace qui rend l'atmosphère du film saisissante, ainsi qu'une image à couper le souffle.