Peu de classiques de l'animation japonaise m'avaient autant attirés que Ghost In The Shell, qui nous requestionne sur notre propre existence dans un univers cyberpunk sombre et parfois effrayant. Pour moi, il représentait l'opportunité idéale de découvrir les films d'animation japonais.
Tout était propice à l'immersion. Ghost In The Shell prend beaucoup de temps à instaurer son ambiance, à poser le décor et à introduire ses personnages. Comme de juste, il s'agit d'un type de film où le protagoniste supplante tout le reste. Ici, Motoko Kusanagi est une héroïne aussi intéressante que complexe. Très vite, je me suis attachée à cette cyborg qui s'interroge sans cesse sur le sens de notre existence. Dans beaucoup d’œuvres de science-fiction, les intelligences artificielles, allant des cyborgs jusqu'aux machines, coexistent avec l'humanité. Donc, à défaut d'être originaux, les thèmes principaux du film sont traités intelligemment. Je dois même avouer que j'ai trouvé que les cyborgs, bien différenciés des humains, s'avèrent parfois effrayants, tant ils s'apparentent à des "poupées".
Par ailleurs, Ghost In The Shell ne souffre guère de ses vingt ans d'âge. L'animation est très bonne et nous gratifie même de quelques moments de contemplation qui contribue à l'ambiance. Similairement, la musique variée permet de mieux profiter de ces magnifiques images et de suivre cette histoire au rythme saccadé. Le film est court et se passe plutôt vite, malgré les temps morts. Mais paradoxalement, l'intrigue avance à un rythme relativement lent. Ce n'est pas dérangeant dans le sens où cela sied au propos du film, finalement. Ces questionnements, ces réflexions apportés par les personnages nous amènent à réfléchir de notre côté sur les propres raisons de notre existence. Qu'est-ce qui nous différencie de la machine ? Notre conscience ? Notre reproduction ? Ce discours est encore d'actualité, surtout lorsque la "machine" est représentée comme aussi dangereuse, voire effrayante.
Au final, Ghost In The Shell m'a beaucoup plu sur tous ses aspects. Du début à la fin, il parvient à offrir son lot de péripéties, des dialogues savamment construits, des personnages convaincants (surtout Motoko et Batou, évidemment), une animation de qualité, de bonnes scènes d'action. Une belle réussite.